Le marché ne s'était pas trompé. Alors que le 11 janvier, le titre AGF avait atteint un plus haut historique à 129,4 euros, porté par des rumeurs de rachat imminent des minoritaires de l'assureur français par son actionnaire principal Allianz, ce dernier vient d'annoncer une offre de rachat des 42,4% qu'il ne détient pas encore dans les AGF. Depuis longtemps, Allianz visait les minoritaires d'AGF, mais le titre de l'assureur français était jugé par sa maison-mère survalorisé par rapport au sien.

L'offre se fait à 87,50 euros en numéraire, auxquels s'ajoute 0,25 action Allianz. Une offre qui valorise ainsi le titre AGF à 126,43 euros, soit une prime de 19,1% par rapport à la moyenne des cours sur les six mois précédant l'offre. Cette offre, qui était très attendue par le marché, devrait être réalisée en février prochain. AGF, qui a progressé en Bourse de 40% en un an, cote 124,70 euros en matinée.

Outre cette offre, Allianz annonce également le rachat du flottant d'Allianz Lebensversicherungs (le numéro un allemand de l'assurance vie). Allianz indique dans son communiqué que "le conseil d'AGF a accueilli favorablement cette offre". Une fois l'offre terminée, Allianz prévoit de retirer AGF de la cote. Allianz n'a pas prévu en revanche de déposer une offre sur les minoritaires d'Euler Hermes. AGF détient aujourd'hui 70,61% de son capital.

Les deux opérations vont toutefois couter à Allianz quelque 10,5 milliards d'euros, dont 7,5 milliards en cash, le reste en équivalent actions. Une augmentation de capital en cash pour assurer le financement n'est pas prévue. En intégrant AGF dans Allianz, l'assureur allemand va pouvoir nettement simplifier ses structures et réduire ses coûts. Certaines filiales comme celles basées en Espagne étaient jusqu'à présent détenues à la fois par les AGF et Allianz, ce qui nécessitaient le maintien des structures et un audit complexe.

"Avec la transformation d'Allianz en société européenne, nous avons clairement indiqué que l'Europe est notre marché principal", commente Michael Diekmann, le PDG d'Allianz. "Le rachat des minoritaires des AGF et d'Allianz Leben est une étape logique dans l'intégration de l'italien RAS dans Allianz", ajoute le président de l'assureur allemand, qui veut créer une plate-forme européenne pour ses clients.

En rachetant ainsi les minoritaires des AGF, Allianz met surtout fin à un long suspens, qui dure depuis sa prise de contrôle du groupe français en 1997. Depuis lors, le rachat de la totalité des AGF semblait certain, mais aucun calendrier n'avait été annoncé. Si Allianz se lance dans cette opération à présent, c'est que toutes les conditions sont désormais réunies. Comme l'indiquait la banque JP Morgan en octobre dernier, le fait qu'Allianz ait terminé sa fusion avec l'italien RAS a donné le feu vert à cette transaction.