L'inflation propulse la livre au-dessus de deux dollars, une première depuis 1992

L'envolée de l'inflation britannique a propulsé la livre à son plus haut depuis quinze ans, au dessus de deux dollars. Hier, la bonne tenue des ventes de détail américaines n'a été d'aucun secours pour le billet vert, qui reste à un plus bas depuis début 2005 face à l'euro.

La livre sterling a enfin fini par dépasser le seuil fatidique de deux dollars ce matin, propulsée par l'accélération de la hausse des prix à la consommation à 3,1% sur un an en mars, du jamais vu depuis dix ans. La devise a grimpé jusqu'à 2,0003 dollars dans la foulée de cette publication. Elle n'avait plus atteint ce prix depuis septembre 1992, date à laquelle le gouvernement britannique avait décidé sa sortie du système monétaire européen (SME).

Ce taux d'inflation milite en effet pour une politique monétaire plus rigoureuse qui devrait renchérir de loyer de l'argent outre-Manche. La banque d'Angleterre remontera probablement son taux directeur à 5,5% en mai. Cependant nous ne prévoyons pas un autre mouvement en 2007, l'économie britannique ayant atteint un pic fin 2006", indique Alexis Garatti, économiste chez Ixis.

De son côté, le dollar reste à un plus bas depuis début 2005 face à l'euro. Une statistique satisfaisante sur la santé de l'économie américaine, les ventes de détail, n'a pas suffit pas hier aux cambistes pour revenir en force sur le dollar. La publication ce mardi après-midi de l'inflation américaine et des mises en chantier sera donc suivie de très près, donnant une indication supplémentaire sur les dispositions de la Réserve fédérale en matière de taux.

L'euro s'échangeait ce mardi matin 1,3543 dollar, contre 1,3535 dollar hier soir. Lors des échanges de lundi, l'euro était grimpé jusqu'à un plus haut depuis janvier 2005, à 1,3577 dollar, et à des records historiques contre le yen, à 162,43 yens, et contre le franc suisse, à 1,6471 franc. Le yen regagnait du terrain, à 161,71 yen pour un euro, contre 162,05 la veille au soir, et à 119,41 yen pour un dollar, contre 119,72 yen.

"La pression à la vente sur le yen a cessé provisoirement", indique Masaki Fukui de Mizuho Corporate Bank, interrogé par l'AFP. "Mais cette progression du yen n'est pas cependant synonyme d'un changement de tendance. Il est fortement attendu que le yen baisse davantage. Le seuil des 120 yen (pour un dollar) est déjà dans la ligne de mire de la plupart des acteurs", a-t-il ajouté.

Les cambistes soulignent la présence de signes d'une résurgence de la pratique du "carry trade", qui consiste à tirer parti des écarts de rendements monétaires entre les économies où les taux d'intérêt sont faibles, comme le Japon ou la Suisse, et celles où ils sont élevés.

Le Medef favorable à une politique de change
L'Europe devrait mener une "véritable politique de change", ce qu'elle ne fait pas actuellement, a estimé ce mardi matin la présidente du Medef Laurence Parisot, en réponse à une question sur la constante progression de la devise européenne sur le marché des changes. "Mais, franchement, si on en n'a pas une, c'est peut-être parce qu'on a voté 'non' au référendum" sur le traité constitutionnel européen en 2005 et "qu'on a pas été capable d'avancer en matière de gouvernance", a-t-elle estimé. "La vraie question c'est pourquoi les candidats ne parlent pas plus de la question européenne", a-t-elle ajouté.

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