L'emploi salarié a grimpé de 0,2% au quatrième trimestre

Porté par le secteur de la construction et dans une moindre mesure par les services, l'emploi salarié a gagné 0,9% en 2006, soit 141.900 postes, contre une progression plus maigre encore de 0,6% en 2005. C'est la plus forte progression depuis 2001. L'emploi industriel reste à la peine.

L'emploi salarié en France dans les secteurs principalement marchands a progressé de 0,2% (+30.200 postes) au quatrième trimestre 2006 et de 0,9% sur l'année écoulée, avec la création de 141.900 emplois salariés, selon des résultats provisoires publiés vendredi par le ministère de l'Emploi. Certes, selon les enquêtes de l'Insee, les intentions d'embauche ont conservé un niveau élevé. Cependant, la croissance zéro du troisième trimestre et la faiblesse de la production industrielle en fin d'année ont sans doute pesé sur les embauches effectives.

L'année dernière en mars, l'Unedic et le ministère de l'emploi avaient conjointement publié une progression de 0,6% de l'emploi salarié en 2005 avec 96.700 nouveaux postes. La croissance française s'accompagne donc d'une amélioration sur le front de l'emploi. En 2004, les chiffres étaient encore plus faibles avec la création de 47.000 postes seulement.

La progression est faible mais très régulière puisqu'au troisième trimestre, l'emploi salarié dans les secteurs principalement marchands avait connu une progression de +0,2% (+25.900 postes), après +0,4% (+58.200) au deuxième trimestre et +0,2% (+27.600) au premier.

Par secteur d'activité, la construction est restée moteur de l'emploi, enregistrant une nouvelle et forte hausse de +1,5% de ses effectifs salariés au quatrième trimestre (+20.700 postes, après +12.300 au troisième trimestre). Sur l'année, l'emploi salarié de la construction affiche une hausse de +4,5% (+60.700 postes).

Dans le tertiaire, secteur incluant les intérimaires, l'emploi salarié a aussi poursuivi son augmentation, quasi-continue depuis la mi-2001 : +0,2% sur le trimestre (+23.200 postes, après +31.000 au 3e trimestre) et +1,5% sur l'ensemble de l'année (+151.800 postes). Un rythme peu dynamique, compte tenu des 2% de croissance du PIB. "Sans le boom de la construction, dont rien ne dit qu'il va durer, l'emploi salarié n'aurait progressé que de 81 000 postes", relève Nicolas Bouzou chez Asterès.

L'économiste prône une poursuivre les réformes engagées sur le marché du travail, enassouplissant un peu plus les procédures d'embauches et de licenciements, en fiscalisant les cotisations sociales (via une augmentation de la TVA), et en allant plus loin dans les politiques d'accompagnement des chômeurs.

L'emploi industriel reste mal orienté, mais la baisse continue de ralentir. Les effectifs salariés industriels ont reculé de -0,4% sur le trimestre (-13.800 postes, après -17.300). Sur l'année, la baisse atteint -1,9% (-70.700 postes) comparé à 2005.

Selon ces chiffres provisoires, qui ne tiennent pas compte des modifications de champ statistique introduite par l'Insee en septembre, l'emploi salarié, au 31 décembre 2006, a atteint 15.652.800 personnes. Sont exclus les personnels des entreprises et associations privées de la santé, l'éducation, de la santé et l'action sociale, ainsi que les non salariés (indépendants, aides familiaux, etc.), la fonction publique et l'agriculture.


La progression des salaires faiblit
Alors que les membres de la Banque centrale européenne (BCE) s'inquiètent de la hausse des salaires dans la zone euro, les chiffres publiés ce matin dans l'Hexagone devraient les rassurer fortement. Le salaire mensuel moyen a augmenté de 0,3% seulement au quatrième trimestre, portant la hausse annuelle à 2,6%, un plus bas depuis le quatrième trimestre 2004. Enfin, l'indice du salaire horaire de base des ouvriers (SHBO), a également décéléré à 0,4% par rapport au troisième trimestre et 2,8% sur l'année, un plus bas depuis mi-2004. Par secteur, le salaire mensuel de base (SMB) a progressé plus fortement au quatrième trimestre dans la construction à +0,4%, que dans l'industrie et le tertiaire (+0,3% dans les deux cas), une évolution à mettre en parallèle avec la hausse de l'emploi salarié dans la construction sur la période.

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