La Banque centrale européenne se veut intraitable sur l'inflation

Inquiets de la récente poussée de l'indice des prix de la zone euro, certains membres du conseil de la BCE mettent en doute les projections d'inflation des services d'études économiques de l'institut d'émission.

Après Jean-Claude Trichet, qui avait déclaré que la BCE restait en alerte sur l'inflation lors de sa conférence de presse de jeudi dernier et le week-end dernier à Bâle, plusieurs ténors de l'institut d'émission de Francfort sont montée au créneau pour attester de leur engagement en tant que gardiens de la stabilité des prix.

Car ces derniers ont brutalement dérapé en novembre, avec une hausse de l'indice harmonisé de la zone euro de 3% en glissement annuel, alors que la ligne jaune se situe à 2%. Le plus faucon des membres de la BCE, l'Allemand Jürgen Stark, numéro trois de l'institution, a carrément mis en cause les prévisions de l'équipe économique de la BCE qui table sur un reflux de l'inflation en dessous de 2% en 2009.

"Nous sommes en désaccord avec ces projections", a-t-il déclaré, s'exprimant apparemment au nom des "Sages" du conseil de la BCE. Le conseil estime que "les risques sur le stabilité des prix sont orientés à la hausse", a-t-il ajouté, laissant entendre que la banque centrale était prête à agir pour contrer ces pressions, c'est-à-dire à relever son taux directeur, dont elle diffère la hausse depuis septembre en raison des convulsions du marché monétaire. Son homologue de la Banque de Finlande, Erkki Liikanen, a, dans la foulée, endossé la même position, anéantissant les anticipations d'assouplissement de la politique monétaire qui subsistaient dans le marché.

En quelques jours donc, au moins deux des dix-neuf membres du conseil, auxquels s'ajouterait son président, qui s'étaient déclarés partisans d'une hausse des taux jeudi dernier, ont fait leur "coming out". Ils ne sont sûrement pas les seuls, car le très prudent Jean-Claude Trichet ne se serait pas laissé aller à affirmer jeudi dernier devant la presse qu'un certain nombre de membres du conseil étaient favorables à un durcissement du loyer de l'argent, s'ils étaient si minoritaires.

Au delà du débat au sein du conseil, force est de constater que l'inflation a systématiquement dépassé les projections faites par les services économiques de la BCE depuis 2001. La dernière en date, présentée à l'issue du conseil des gouverneurs de décembre, fait état d'une prévision d'inflation de 2,5% en 2008 et de 1,8% en 2009.

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