On l'a longtemps crue folle. A commencer par Francis Scott Fitzgerald (auteur de Gatsby le magnifique), son mari, qui n'a pas hésité à la faire enfermer. Il fallait le talent du romancier Gilles Leroy pour faire sortir Zelda des asiles psychiatriques et lui permettre de raconter son histoire.
En l'occurrence celle d'une jeune fille du Sud des Etats-Unis, beaucoup trop délurée pour sa respectable famille. D'ailleurs, elle étouffe auprès des siens. Au point d'épouser un beau lieutenant yankee, véritable sésame pour quitter la région. Sauf que ce dernier n'hésite pas à piller son journal intime pour nourrir ses nouvelles.
Histoire vraie ou affabulation de romancier ? Nul ne sait. Qu'importe d'ailleurs. Gilles Leroy compose une oeuvre magnifique, épousant la voix de cette femme avec une force peu commune. Il joue ici avec la langue, s'approche au plus près de l'anglais et du style (volé à Zelda ?) de Fitzgerald. Le romancier français joue avec les sons, avec les images, avec la typographie aussi, ravivant l'ambiance poisseuse du Sud, l'effervescence des Années folles. L'un des romans les plus importants de cette rentrée littéraire.
Alabama song, de Gilles Leroy. Editions du Mercure de France, 192 pages, 15 euros.
Gilles Leroy réhabilite Zelda Fitzgerald
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