Une saison aux Célestins

A Lyon, ce théâtre municipal développe depuis sa réouverture en 2005 une programmation à la fois audacieuse et grand public. La saison qui débute n'échappe pas à la règle.

Cela fait désormais deux ans que le théâtre des Célestins de Lyon a rouvert ses portes après plus de trois ans de "hors les murs". Entièrement rénové, ce théâtre à l'italienne inscrit à l'inventaire des monuments historiques - qui a déjà connu une reconstruction après un incendie en 1880, peu de temps après son inauguration - est un petit bijou qui resplendit en plein coeur de la ville.

Co-directeur de ce théâtre municipal avec Claudia Stavisky, Patrick Penot insiste sur l'éclectisme de sa programmation: "il faut que, chaque année, les spectateurs puissent trouver cinq ou six spectacles qui leur parlent vraiment. Et ce, quels que soient leur culture, leur formation ou leur génération. On veut faire du théâtre à la fois généraliste et exigeant."

Dont acte. Certaines pièces misent sur la présence de grands acteurs ("Le Gardien" par exemple avec Robert Hirsch, Molière 2007 bien mérité pour son rôle dans la pièce de Pinter) ou de grands metteurs en scène étrangers. Après le québécois Robert Lepage ou les "master class" d'Edward Bond l'année dernière, c'est Declan Donnellan et sa troupe britannique qui seront à l'affiche cette saison avec une vision forcément singulière du "Troïlus et Cressida" de Shakespeare.

A côté de ces grands noms, il y a les habitués des Célestins: Michel Didym (qui avait déjà créé le plantureux "Poeub" il y a deux ans) ou Philippe Genty. Mais il y surtout les jeunes talents et les créations. C'est pour développer ce volet qu'a été créée la "Salle Célestine" en 2005. "Une salle à la programmation tout aussi diversifiée mais avec une plus grande intimité pour trouver un nouveau public."

D'abord perçue comme un laboratoire expérimental et obscur, la nouvelle salle n'a pas immédiatement accroché le public suspicieux. "Les deux premières années, le nombre d'abonnements plafonnait à 70, note Patrick Penot. Cette année il est de 597. C'est presque trop!". Preuve qu'après quelques tâtonnements, le public a trouvé satisfaction.

Cette salle de 130 places n'a en effet rien à envier à sa grande soeur puisque s'y succèderont cette année plusieurs créations alléchantes: celle de Michel Didym ("Oreilles tombantes, groin presque cylindrique"... déjà tout un programme!), "Mort d'un commis voyageur" mis en scène par le jeune Emmanuel Meirieu ou encore "Blackbird" avec Zabou Breitman.

Autre satisfaction, les moins de 26 ans constituent 26% du public de la petite salle (contre 7% en 2005) et 45% de celui de la grande salle. "Nos efforts envers les nouveaux publics ne sont pas vains, ajoute Patrick Penot. C'est la preuve que dans quinze ans, nous pourrons au moins compter sur ce public."


"Juste la fin du monde" de Jean-Luc Lagarce, mis en scène par François Berreur, du 28 novembre au 1er décembre. Puis "Le Gardien" de Harold Pinter, mis en scène par Didier Long avec Robert Hirsch, du 12 au 31 décembre.
Dans la "Salle Célestine": "Les Embiernes commencent", création d'Emilie Valantin proposée pour le bicentenaire de Guignol du 6 au 22 décembre.
Renseignements: 04.72.77.40.00 et www.celestins-lyon.org

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.