Citigroup remplace son PDG et annonce une baisse de son bénéfice par action

La première banque mondiale a remplacé son PDG, Charles Prince, par Robert Rubin tandis que Win Bischoff assurera l'intérim pour la direction générale. Citigroup annonce simultanément des dépréciations supplémentaires de 8 à 11 milliards de dollars dans son portefeuille de crédits hypothécaires à risque et une baisse de son bénéfice par action au troisième trimestre.

Une semaine après Stanley O'Neal chez Merrill Lynch, un autre ténor de la banque américaine plie bagages. Comme attendu depuis jeudi, Charles Prince a démissionné dimanche soir alors que la banque a annoncé simultanément des dépréciations supplémentaires de 8 à 11 milliards de dollars dans son portefeuille de crédits hypothécaires à risque. Une opération qui va réduire son bénéfice net de 5 à 7 milliards supplémentaires. La banque vient d'annoncer qu'elle révisait en baisse son bénéfice par action pour le troisième trimestre, de 47 cents indiqués le 15 octobre dernier à 44 cents.

On est très loin des pertes et dépréciations de quelque 2,2 milliards que la banque avait déjà publiées en septembre, au titre du troisième trimestre. Il s'agit aussi des pires pertes annoncées par une grande banque dans le monde à cause de la crise du "subprime". La banque a expliqué la réduction de son BPA par une diminution de la valorisation comptable de ses obligations de dette collatéralisée (CDO) liée à des valeurs mobilières adossées à des actifs (ABS). Cette valorisation est de 43 milliards de dollars environ, selon la banque.

Par ailleurs, l'agence de notation Fitch Ratings a abaissé sa notation de long terme sur Citigroup de AA+ à AA, tandis que Standard & Poor's a placé ses notes sous surveillance avec implication négative.

Pour remplacer "Chuck" Prince, le conseil d'administration, réuni en urgence dimanche, a nommé comme président du conseil l'ex-secrétaire au Trésor, Robert Rubin, et comme dirigeant exécutif par intérim Sir Win Bischoff, qui jusqu'ici dirigeait la branche européenne de Citigroup. "Nous comptons achever notre recherche d'un remplaçant le plus vite possible, en étudiant les candidats qualifiés à l'intérieur et à l'extérieur du groupe", ajoute de son côté Robert Rubin, dans le communiqué. La banque précise qu'elle escompte un retour à ses ratios financiers d'ici la fin du deuxième trimestre 2008 et qu'elle ne compte pas réduire son dividende comme cela a pu être évoqué par certains la semaine dernière.

Comme Merrill Lynch, Citigroup a minimisé les pertes provoquées par la crise des "subprime". Charles Prince s'est fréquemment vu reprocher de ne pas tirer le maximum de rentabilité pour la première banque mondiale. Il a également été jugé insuffisamment prudent face au tumulte financier estival qui a fortement pénalisé les derniers résultats de la banque.

Citigroup avait vu son bénéfice net au troisième trimestre plonger de 57%, à 2,38 milliards de dollars, et dû déprécier dans ses comptes 1,35 milliard. La banque avait perdu 1,56 milliard sur son portefeuille de titres obligataires adossés à des crédits "subprime" et 636 millions dans les activités de marché.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.