Le chiffre d'affaires cumulé des sociétés rachetées à l'international par les Sociétés de services en ingénierie informatique (SSII) et des éditeurs de logiciel français s'est élevé à 1,72 milliard d'euros, contre 839 millions un an plus tôt, indique le baromètre de la société spécialisée AP Management publié ce mercredi 12 décembre.

Trois opérations majeures ont permis ce plus que doublement: le rachat du britannique Xansa (562 millions d'euros de chiffre d'affaires) par Steria, de l'américano-indienne Kanbay International (385 millions d'euros) par Capgemini, et de l'américain Dendrite (437 millions d'euros) par l'éditeur Cegedim.

En dehors de ces trois transactions, la taille moyenne des sociétés ciblées tourne autour de 18 millions d'euros de chiffre d'affaires, un chiffre "sensiblement supérieur à la taille des acquisitions habituellement constatée sur le marché français", souligne l'étude.

Les SSII sont particulièrement dynamiques puisqu'elles sont à elles seules à l'origine de 67% des 35 opérations annuelles enregistrées. "Les acteurs français sont d'autant plus actifs en matière d'acquisitions à l'étranger qu'ils disposent de cash et sont redevenus durablement rentables sur leur marché domestique", a commenté Pierre-Yves Dargaud, président d'APM.

Ces acquisitions "s'inscrivent dans des stratégies de conquête et de relais de croissance, le tout avec pour toile de fond l'intérêt grandissant pour les délocalisations ou l'offshoring", estime Pierre-Yves Dargaud. Ainsi, en rachetant Kanbay, dont 80% des effectifs se trouvent en Inde, Capgemini a décidé de faire de ce pays son deuxième bassin d'emplois (avec 17.000 salariés), et même le premier à la fin du premier trimestre 2008. De même, Steria a vu en Xansa une occasion pour accélérer son implantation en Inde, où la société britannique emploie 6.000 personnes.