Plan de secours pour Fannie Mae. Touché de plein fouet par la crise du subprime, le premier organisme américain de refinancement hypothécaire a annoncé mardi soir qu'il allait lever 7 milliards de dollars sur les marchés pour le seul mois de décembre, par le biais "d'une ou plusieurs" émissions d'actions préférentielles (sans droit de vote) non convertibles.

"Ce financement va fournir à la compagnie les fonds propres additionnels pour gérer de manière prudente l'augmentation des risques sur les marchés du logement et du crédit", a expliqué le groupe dans un communiqué.
Les conditions de cet appel au marché n'ont pas été rendues publiques.

Dans le même temps, Fannie Mae a indiqué qu'il allait réduire de 30%, soit de 0,50 dollar à 0,35 dollar, le dividende servi à ses actionnaires au titre du premier trimestre 2008.

Cité dans le communiqué, David Benson, le vice-président du groupe en charge des finances, a souligné que "plusieurs transactions importantes ont été menées à bien dans des conditions relativement favorables" depuis la dernière levée du fonds du groupe sur les marchés (500 millions de dollars en novembre). "Nous pensons que nous pouvons aller rapidement de l'avant avec une offre conséquente cette fois-ci", a-t-il relevé.

Cette nouvelle levée de fonds intervient après celle du concurrent Freddie Mac, qui avait du se résoudre à lever 6 milliards de dollars la semaine dernière à cause de pertes importantes liées à la crise du crédit.

Si Fannie Mae n'invoque pas ses pertes -moins importantes que celles de son rival- pour sa levée de fonds, le spécialiste du refinancement hypothécaire reconnaît toutefois avoir senti la nécessité de se doter de fonds propres solides "pour gérer les conséquences de la poursuite de la volatilité sur les marchés du crédit hypothécaire, pour continuer à développer ses activités de titrisation et pour poursuivre des opportunités d'investissements intéressantes".

Fannie Mae concède également que ses résultats du quatrième trimestre seront impactés par la poursuite de la crise et que ses opérations devraient continuer à souffrir l'an prochain de l'aggravation de la baisse des prix de l'immobilier.