Bouygues, qui détient plus de 25% dans Alstom, pourrait étudier la possibilité de progresser encore au capital de l'industriel après 2007, une fois de nouvelles co-entreprises créées, vient d'indiquer son directeur général délégué, Olivier Poupart-Lafarge, lors d'une conférence téléphonique de présentation des résultats trimestriels du groupe de BTP.

Si le groupe "n'envisage pas d'accroître (cette part, ndlr) dans un futur proche", il ne souhaite pas non plus descendre sous ce seuil de 25%, a précisé Olivier Poupart-Lafarge, ajoutant que les deux groupes "développeront d'autres co-entreprises dans le futur proche, probablement avant la fin 2007, au cas par cas". "Après nous étudierons si nous devons accroître notre part", a-t-il ajouté, répétant que cela "n'est pas sur l'agenda pour le moment et pas sur l'agenda de 2007". Il s'est refusé à donner davantage de précisions. Depuis l'entrée de Bouygues au capital d'Alstom et la création d'une société commune sur le marché des centrales hydroélectriques en 2006, des rumeurs récurrentes agitent les marchés boursiers qui spéculent sur une progression supplémentaire de Bouygues, voire un rachat d'Alstom par le groupe de BTP.

En attendant, les investisseurs ont pu saluer les solides performances enregistrées par Bouygues au premier trimestre. Une nouvelle fois le groupe fait mieux qu'attendu par les analystes. Le premier trimestre de l'exercice 2007 a été marqué par de bonnes performances: par rapport au premier trimestre 2006, le chiffre d'affaires a progressé de 13% à 5,921 milliards, le résultat opérationnel courant de 21% à 336 millions et le résultat net part du groupe de 28% à 189 millions alors que les investisseurs tablaient sur une hausse de 18% à 174 millions.

L'activité de Bouygues Construction demeure soutenue (+19%). La marge opérationnelle courante (2,8%) est néanmoins en recul (-24%) par rapport au premier trimestre 2006, au cours duquel de grands chantiers avaient été livrés. A l'inverse, les trois premiers mois de 2007 ont vu le démarrage de nombreux grands projets. "Pendant cette phase, les marges constatées sont réduites par la prise en compte des aléas, qui seront potentiellement levés au fur et à mesure de l'exécution des travaux ou à la fin de ceux-ci", indique le groupe dans son communiqué.

Le recul apparent de la rentabilité de Bouygues Immobilier (-41% à 23 millions pour le résultat opérationnel courant) résulte principalement d'un effet de comparaison provisoirement défavorable (plus-value de cession de 11 millions d'euros enregistrée au premier trimestre 2006). Les réservations, tant en logement qu'en immobilier d'entreprise, ont été importantes, poursuit-on chez Bouyges.

De son côté, Colas (+17%) a connu un très bon début d'année dû, en particulier, aux conditions climatiques clémentes. La filiale de construction de routes accuse parallèlement une chute de 45% de son résultat net, dans le rouge avec une perte de 33 millions.

Chez TF1, la rentabilité progresse (résultat net en hausse de 19%) grâce, notamment, aux recettes publicitaires supplémentaires provenant du secteur de la grande distribution (autorisé depuis le 1er janvier 2007 à faire de la publicité à la télévision) et à la maîtrise du coût de la grille.

Du côté des télécoms, le résultat net de Bouygues Telecom au premier trimestre 2007 atteint 128 millions d'euros (+54%) et l'Ebitda, à 360 millions d'euros, progresse de 18% par rapport au premier trimestre 2006, qui avait été marqué par le succès du lancement de Neo et Exprima. Cette amélioration de la rentabilité est due à une croissance du chiffre d'affaires (+5%) supérieure à celle du marché, et à la réduction du montant des coûts d'acquisition de nouveaux clients.

Compte tenu de ce début d'année favorable, le groupe révise à la hausse son objectif de chiffre d'affaires pour l'ensemble de l'exercice et vise désormais pour 2007 un chiffre d'affaires de 28,8 milliards d'euros contre un objectif précédent de 28,6 milliards.