Baccarat : Starwood obtient le départ d'Anne-Claire Taittinger

Anne-Claire Taittinger, présidente de Baccarat pendant 13 ans jusqu'en 2005, a démissionné de son poste d'administratrice de la cristallerie. Les Américains ont désormais les pleins pouvoirs pour développer leurs projets.

Anne-Claire Taittinger, présidente de Baccarat pendant 13 ans jusqu'en 2005, a démissionné vendredi de son poste d'administratrice de la cristallerie, annonce Baccarat dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion de son conseil d'administration. "A l'issue de cette réunion, Anne-Claire Taittinger a présenté sa démission du conseil d'administration de Baccarat", une démission que le conseil a "acceptée", selon le communiqué.

Après cette démission, Anne-Claire Taittinger n'occupe désormais plus aucune fonction au sein de Baccarat, qu'elle a dirigé de 1993 à 2005, avant de prendre le poste de vice-présidente jusqu'à la fin 2006. Cette démission n'est pas vraiment une surprise. Depuis de nombreux mois, les relations entre Starwaood et l'ex-présidente de Baccarat était très tendue. Le 19 avril, Anne-Claire Taittinger estimait dans une interview au Figaro que Starwood n'avait "aucune stratégie de développement" pour Baccarat, tout en affirmant que le PDG du fonds américain lui avait demandé de démissionner, "pour éliminer tout administrateur qu'il juge hostile". L'américain avait aussi mis fin à sa mission de consultante auprès de lui. Autant de déclarations que Starwood n'avait pas souhaité commenter.

Le groupe américain "mène une guerre d'usure pour faire croire à la nécessité du financement du plan de développement (soutenu par Starwood et adopté par le conseil d'administration, ndlr), qui serait dilutif pour les minoritaires, et reprendre à bon compte les 49% de l'entreprise qu'il n'a pas pour en disposer seul", avait aussi accusé Anne-Claire Taittinger.

Les relations de l'américain, qui détient 51% du capital de Baccarat, avec les actionnaires minoritaires historiques se sont aussi tendues depuis plusieurs mois. Lors d'une assemblée générale en janvier, les Fondations de Chambrun et Cognacq-Jay (propriétaire de 34% de Baccarat) avaient empêché la direction de mettre en place une augmentation de capital de 40 millions d'euros. Destinée à financer le plan de développement de la société, elle aurait provoqué une dilution de leurs parts. Le contentieux porte également sur la volonté de la direction de s'octroyer une licence lui permettant d'ouvrir des bars et des hôtels sous la marque Baccarat, "dans des conditions dont l'équilibre n'est pas avéré" selon Anne-Claire Taittinger. Selon certaines sources, la direction et les actionnaires historiques continuent de "travailler" sur ce projet, et seraient même proches d'un accord. Direction et actionnaires historiques pourraient même se réunir cette semaine pour finaliser le projet. Du côté syndical on ne serait pas non plus opposé aux plans des Américains, à condition que l'emploi reste dans la ville de Baccarat et ne soit pas transféré en Hongrie ni en Chine.

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