Polémique sur l'éventuelle fin de l'interdiction de la revente à perte

La Fédération de entreprises du commerce et de la distribution (FCD) estime ce mercredi que la fin de l'interdiction de la revente à pertes n'est pas efficace sans négociation des prix entre fournisseurs et distributeurs.

Depuis la publication lundi des propositions de la Commission Attali sur la croissance, les réactions sont vives au sujet de la revente à pertes dans la grande distribution. La Commission a en effet proposé la suppression des loi Galland, Royer et Raffarin, aboutissant de fait à la fin de l'interdiction de la revente à perte, une mesure qui empêche les distributeurs de vendre leurs produits en dessous du prix fixé par le fournisseur. Intéressant pour les distributeurs, mais pas suffisant.

Dans une lettre adressée ce mercredi à Nicolas Sarkozy, la Fédération de entreprises du commerce et de la distribution (FCD), syndicat patronal de la grande distribution, estime que "la solution qui consisterait simplement à modifier le seuil de revente à perte, sans autoriser la discussion des conditions de l'industriel, ne permettrait pas aux commerçants d'agir dans le contexte de hausse sans précédent des tarifs des industriels". Actuellement, les prix sont en effet fixés par l'industriel seul.

Le syndicat demande donc "une réforme véritable, ayant un effet réel sur le pouvoir d'achat, grâce à la suppression des marges arrière et à la possibilité de négocier à l' "avant" ". Une position qui rejoint en partie celle du secrétaire d'Etat à la Consommation, Luc Chatel. Ce dernier s'est déclaré mardi complètement opposé à la suppression de l'interdiction de la revente à perte.

Selon lui, "à court terme, supprimer le seuil de revente à perte peut faciliter la vente ponctuelle d'un produit mais à plus long terme, elle présente plus de risques que d'avantages". Une telle mesure "ne facilitera pas une baisse durable des prix". En revanche, le secrétaire d'Etat n'est pas opposé à une négociation des prix entre distributeurs et fournisseurs. "Si c'est une idée qui permet de faire davantage baisser les prix, alors creusons-la", a-t-il affirmé, ajoutant qu'il allait "dans les prochains jours constituer un groupe de travail" sur ce sujet.

Ces deux mesures se heurtent toutefois à l'opposition des patrons des petits commerces. Le président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), Jean-François Roubaud, s'est offusqué mardi de la suppression de l'interdiction de revente à pertes dans la distribution. "Si on retire l'interdiction de vente à perte, on va tuer très rapidement le commerce de proximité", a-t-il affirmé.

Selon lui, le commerce de proximité a créé autant d'emplois que la grande distribution en 2006, tout en jouant "un rôle sociétal". "C'est le seul lien qu'il y ait dans les petits villages. Sur 36.000 communes, il n'y en a plus que 18.000 qui ont des commerces de proximité", estime Jean-François Roubaud, avant de conclure: la proposition de la commission Attali risque de provoquer "des dégâts collatéraux énormes".

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