La CGT juge "pas acceptable" la réforme des régimes spéciaux de retraite

Le gouvernement fait du passage de 37,5 à 40 années de cotisation d'ici 2012 un "principe non négociable", selon un responsable de la CFDT. Pour la CGT, la mobilisation du 18 octobre doit être "la plus forte possible" afin d'obliger le gouvernement à négocier.

Pour la CGT, c'est non. La réforme des régimes spéciaux de retraite telle que le gouvernement l'a présentée mercredi aux syndicats n'est "pas acceptable", a affirmé ce mercredi l'un de ses secrétaires confédéraux, Jean-Christophe Le Duigou. Selon un document gouvernemental transmis mercredi aux partenaires sociaux, les 500.000 salariés des régimes spéciaux de retraite devront cotiser quarante ans d'ici 2012 pour bénéficier d'une retraite à taux plein, contre 37,5 ans actuellement, l'allongement de la durée de cotisation se faisant de manière progressive.

Cette disposition constitue un "principe non négociable" pour le gouvernement, a expliqué pour sa part Jean-Louis Malys, secrétaire national de la CFDT. Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, reçoit mercredi l'ensemble des syndicats et des directions d'entreprises concernées par la réforme des régimes spéciaux de retraite (EDF, GDF, SNCF, RATP...). Les autres principes "non négociables" sont l'introduction d'une décote (diminution plus que proportionnelle du montant de la retraite en cas de départ avant 65 ans avec un nombre d'annuités insuffisant) et d'une surcote (augmentation de la pension lorsque le salarié disposant du nombre d'annuités repousse le moment de son départ en retraite).

En outre, l'indexation du calcul du montant des pensions se fera sur les prix et non plus les salaires. La pension sera calculée à partir des six derniers mois de traitement, comme aujourd'hui les fonctionnaires, et il n'y aura plus d'âge obligatoire de départ à la retraite. Xavier Bertrand a annoncé qu'il y aurait "plusieurs décrets" sur la réforme de régimes spéciaux de retraite.

Pour Jean-Christophe Le Duigou, la réforme des régimes spéciaux va entraîner "une dégradation de la retraite des agents publics avec perte de pouvoir d'achat". Le syndicaliste plaide pour que "le mouvement de grève du 18 octobre soit le plus fort possible", afin de contraindre le gouvernement à "ouvrir un espace de négociation", lequel "paraît extrêmement réduit à l'examen du document d'orientation" remis par Xavier Bertrand.

Mais les syndicats de la SNCF sont divisés sur les modalités de cette grève. La CGT, premier syndicat chez les cheminots, n'a pas appelé à une grève reconductible, contrairement à FO, Sud-Rail et la FGAAC. De leur côté, CGT, CFDT, CGC, CFTC et Unsa ont déposé un préavis de grève de 24 heures. Les syndicats de la RATP, d'EDF, de GDF et certaines fédérations de fonctionnaires (CGT, Sud, FSU) ont également appelé à la mobilisation le 18 octobre.

De Moscou, où il est en visite, le président Nicolas Sarkozy a prévu mercredi que la semaine prochaine serait "difficile" en France en raison de la grève annoncée à la SNCF. "Je sais parfaitement que la semaine prochaine sera une semaine difficile mais j'ai été élu justement pour affronter les choses difficiles", a-t-il déclaré devant la communauté française.

"Je dis aux cheminots, aux électriciens, aux gaziers: vous ne pouvez pas cotiser 37 ans et demi alors que tous les autres Français vont cotiser 40 ans", a poursuivi le chef de l'Etat. "Je veux leur dire que je les respecte, que je les considère, qu'il ne s'agit nullement de les désigner et de monter la société française contre eux, mais il s'agit simplement, au nom de l'équité, d'amener tout le monde dans les mêmes conditions", a-t-il ajouté.

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