Les grévistes de PSA Aulnay cessent leur mouvement sans obtenir satisfaction

Ils ont voté mardi en assemblée générale la fin de leur mouvement entamé six semaines plus tôt. Le protocole de fin de conflit ne prévoit pas les hausses de salaires réclamées par les grévistes.

Les grévistes de PSA Peugeot Citröen ont cessé leur mouvement qui aura duré six semaines. Réunis mardi en assemblée générale, ils ont décidé "à l'unanimité" de "demander aux organisations syndicales qui soutenaient la grève de signer le protocole de fin de conflit et de suspendre la grève à partir du 11 avril au matin", a indiqué la CGT. Les ouvriers ont donc repris le travail, mais sans obtenir satisfaction sur leurs revendications, notamment salariales.

Le protocole d'accord signé par la CGT, la CFDT et en partie par Sud, prévoit seulement une baisse de 50% du coût des transports privés par cars, la réduction à deux euros du prix du plat à la cantine de l'usine et le versement d'une prime exceptionnelle de 125 euros pour tous les salariés, grévistes ou non. Le texte fixe également le paiement de deux jours de grève, le maintien des droits à congés payés pour trois autres jours, ainsi que la limitation du nombre de samedi travaillés à onze jours dans l'année.

Une grève pour rien, donc? Les 400 ouvriers sur les 4.500 salariés que compte l'usine de Seine-Saint-Denis avaient cessé le travail depuis le 28 février pour obtenir 300 euros d'augmentation de salaire et un salaire minimum d'embauche de 1.525 euros nets, ainsi que l'embauche des intérimaire et la préretraite à 55 ans. "La direction n'a rien cédé sur nos revendications principales, mais ce n'est que partie remise", a commenté Philippe Julien, délégué CGT du site, estimant que les grévistes ont "gagné une première manche en menant six semaines de grève dans des conditions particulièrement difficiles". Un conflit d'une telle durée sur les salaires dans une entreprise privée ne s'était pas vu depuis vingt ans, selon la CGT.

"Quand il y a conflit, il n'y a jamais de gagnants. L'important, aujourd'hui, c'est que tous les salariés d'Aulnay travaillent rapidement dans la cohésion, et que les problèmes de conditions de vie et de travail, qui ont émergé à l'occasion de ce conflit, soient rapidement réglés", a affirmé pour sa part Jean-Luc Vergne, directeur des ressources humaines du groupe PSA. La direction a toujours affirmé qu'elle ne renégocierait pas les salaires après l'accord annuel signé le 28 février et qui prévoyait une hausse générale de 1,6%.

La grève des PSA Aulnay, intervenue en pleine campagne électorale, illustre combien la préoccupation du pouvoir d'achat et des salaires est forte pour une partie des Français. Mais reste à savoir si les ouvriers en grève, qui ont reçu le soutien et la visite de plusieurs candidats de gauche à l'élection présidentielle - Olivier Besancenot (LCR), Arlette Laguiller (LO), l'altermondialiste José Bové et la socialiste Ségolène Royal se sont rendus à Aulnay-sous-Bois - ont le sentiment d'avoir été entendus par les principaux d'entre eux.

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