Les taux à long terme de la zone euro au plus haut depuis près de trois ans

Les perspectives de hausses de taux poussent les rendements obligataires à la hausse. Mais les forces de rappel restent fortes : les fonds de pensions et les banques centrales restent friands d'actifs sans risque. Et fondamentalement, l'inflation est toujours modérée.

Chaque jour qui passe éloigne un peu plus la zone euro de l'ère des taux à 3 %. En France le rendement de l'obligation assimilables du Trésor à 10 ans se détend légèrement aujourd'hui mais il a clôturé la semaine dernière à 4,28 %, alors qu'il était inférieur à 3,95 % il y a encore un mois.

De même, le rendement à long terme de référence de la zone euro, celui du Bund allemand à 10 ans, est revenu à des niveaux qui n'avaient plus été vus depuis quasiment 3 ans. L'emprunt d'Etat allemand à 10 ans a ainsi fini la semaine dernière à 4,23%.

En cause : la résistance de l'économie européenne et les perspectives de hausses de taux. A l'instar de la plupart des économistes, le FMI, Fonds monétaire international, a revu ses prévisions de croissance à la hausse pour 2007, de 2% à 2,3%. Quand à la BCE, la Banque centrale européenne, elle donnera vraisemblablement un tour de vis supplémentaire en juin, portant le principal taux directeur de la zone de 3,75 à 4 %.

Alors que les taux longs évoluent généralement de concert de part et d'autre de l'Atlantique, les marchés obligataires se sont ainsi quelque peu désolidarisés récemment. Signe des temps, l'écart entre les rendements à 10 ans aux Etats-Unis et en zone euro est désormais inférieur à 55 points de base (1 point de base = 0,01%). Ils n'avaient pas été aussi proches depuis plus de deux ans.

Les rendements ont néanmoins peu de chance de remonter trop fortement car l'intérêt des investisseurs pour les emprunts d'Etat reste fort -la demande tire les prix à la hausse et exerce une force de rappel sur les rendements qui évoluent en sens inverse. Les investisseurs finaux, en particulier les fonds de pensions et les banques centrales restent friands de ces actifs sans risque. Et, à l'heure actuelle, chaque hausse des rendements représente, pour eux une opportunité d'achats.

Quant aux banques centrales, si l'on se fie aux dernières estimations du FMI, elles auraient assez nettement diversifié leurs réserves de changes en faveur de l'euro. Entre les quatrièmes trimestres 2005 et 2006, la part du dollar dans les réserves de changes (des pays qui donnent des informations sur la composition par devises de leur réserves) a baissé de deux points alors que la part de l'euro a augmenté d'autant. En outre, l'inflation reste faible.

L'institut Eurostat a confirmé ce lundi dans sa deuxième estimation sa légère hausse à 1,9% en mars, en glissement annuel, contre 1,8% en février. Malgré la remontée des prix du pétrole, la hausse de la TVA en Allemagne et la bonne tenue de l'activité, l'inflation reste ainsi inférieure au seuil de tolérance de 2% fixé par la BCE.

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