Credit Suisse dorlote ses actionnaires

Sur les 12,3 milliards de francs suisses retirés de la vente de Winterthur à Axa, la banque va distribuer jusqu'à 8 milliards à ses actionnaires sous forme de rachats d'actions. L'essentiel du solde sera consacré au financement d'acquisitions en Amérique Latine, Russie et Asie.

Avec près d'un mois de retard, Credit Suisse joue au Père Noël avec ses actionnaires. En décembre, Oswald Grübel, patron de la banque suisse, avait déclaré qu'il se prononcerait en janvier sur l'utilisation que Credit Suisse ferait des 12,3 milliards de francs suisses (7,6 milliards d'euros) récoltés lors de la cession de sa filiale d'assurance Winterthur au français Axa, cession bouclée le mois dernier. Le mystère a été levé aujourd'hui, lors d'une réunion avec des analystes et des gérants de portefeuilles: Credit Suisse va lancer un programme de rachat d'actions d'une durée de trois ans, qui pourra atteindre 8 milliards de francs suisses.

Ce programme sera proposé aux actionnaires lors de l'assemblée générale du 4 mai et prendra le relais de celui de 6 milliards de francs suisses qui devrait s'achever au deuxième trimestre 2007.

Cerise sur le gâteau, Credit Suisse annonce dès aujourd'hui une hausse de 12% du dividende au titre de l'exercice 2006, à 2,24 francs suisses. Il faut dire que le groupe a les moyens de telles largesses: Credit Suisse s'était fixé pour objectif un bond de 40% de son bénéfice net en 2006, à 8,2 milliards de francs suisses.

Mais les affaires étant les affaires, Oswald Grübel réserve 3,5 milliards de francs suisses - sur les 12,3 milliards retirés de la vente de Winterthur - à des acquisitions ou à des partenariats. Des acquisitions de "petite taille", dans la gestion d'actifs et de patrimoines élevés, précise le patron de Credit Suisse. Et dans des régions à forte croissance.

L'an dernier, Credit Suisse a ainsi ouvert des bureaux à Sydney et Moscou. Pas plus tard qu'en décembre dernier, le groupe a acquis une participation majoritaire dans le capital du gestionnaire d'actifs brésilien Hedging-Griffo, pour 358 millions de francs suisses. Histoire de ne pas laisser ses concurrents, comme UBS, croquer tout le gâteau que représentent l'Amérique Latine, la Russie et l'Asie.

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