Les voyagistes français affichent une rentabilité insignifiante

Comme il le fait chaque année l'hebdomadaire l'Echo Touristique publie un classement des entreprises du secteur du tourisme. Le palmarès, basé sur les chiffres 2006, est marqué par une nette dégradation de la rentabilité des voyagistes par rapport à l'an passé, qui n'était déjà pas flamboyante.

Le bénéfice cumulé des 220 tour-opérateurs recensés dans le Palmarès financier 2006 publié ce vendredi par L' Echo Touristique représente à peine 2 millions d'euros! Et encore, ce résultat ne prend pas en compte la perte de 65 millions d'euros de Nouvelles Frontières, largement constituée d'éléments exceptionnels. Un an plus tôt, les quelques dix milliards d'activité de ces même professionnels avaient tout de même permis d'afficher un profit de 36 millions d'euros.

Les professionnels du voyage à forfait ont, il est vrai, été confronté en 2006 à un léger repli des ventes de séjours (-1,2 %), après deux années de croissance (+3,5 % en 2004 et +6,5 % en 2005). Et nombre de poids lourds du secteur traversent actuellement des périodes troublées.

Le Club Méditerranée, numéro un en France, poursuit sa politique de montée en gamme qui l'oblige à abandonner une partie de ses clients habituels pour en conquérir de nouveaux. La période de substitution n'est pas porteuse en termes de résultat (un bénéfice de 5 millions d'euros en 2006).

De son coté, le numéro deux, Nouvelles Frontières, se restructure tout en faisant face à la crise du chikungunya, tandis que le numéro trois, Fram, voit ses ventes s'éroder car son positionnement n'est pas en adéquation avec la perception des clients.

Malgré un retrait au niveau de ses performances en 2006, Marmara figure toujours parmi les tour-opérateurs les plus rentables. Ce spécialiste du voyage à bas prix qui séduit un million de clients par an affiche une marge de 2,15 % sur chiffre d'affaires (407,9 millions d'euros.). Depuis le rapprochement de TUI et First Choice cette année, Marmara est détenu par les mêmes actionnaires que Nouvelles Frontières.

En revanche, la conjoncture ne semble pas entamer les performances de quelques majors du secteur. C'est tout particulièrement le cas de Go Voyages, spécialiste de la vente de vols secs, qui enregistre à nouveau en 2006 une croissance à deux chiffres (+28,3 %) des facturations et une marge nette de 2,13 %.

"Parmi les champions de la rentabilité, on trouve toujours les mêmes lauréats qui confirment exercice après exercice, leur vitalité", souligne Pascale Filiâtre, responsable de ce dossier spécial à l'Echo Touristique.

Le voyagiste Amplitude International est sans conteste le plus performant du secteur avec une marge nette de 6,57 % du chiffre d'affaires (33,5 millions d'euros). Cette excellence n'a pas échappé au groupe Transat qui vient de racheter ce groupe familial pour 3,46 millions d'euros. L'opérateur canadien complète ainsi son portefeuille de marque en France où il est déjà propriétaire de Look Voyages, Vacances Transat et Bennett, tous désormais rentables.

Les voyagistes spécialisés sur un positionnement précis ou une destination sont également bien placés en termes de rentabilité. C'est notamment le cas depuis plusieurs années du suisse Kuoni. Ce dernier affiche une marge de 3 % en 2006. Une bonne santé qui a été mise à profit pour concrétiser cet été plusieurs acquisitions dont les Ateliers du Voyages. Ce groupe modeste (12,9 millions d'euros de chiffre d'affaires) entre également parmi les groupes les plus rentables du secteur avec une marge nette de 3,33 %

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