Les salariés de Libé approuvent le changement de statut du journal

Libération va devenir une SA. Les salariés du journal ont voté en faveur du changement de statu et perdent donc leur droit de veto. C'était la condition indispensable posée par Edouard de Rothschild, l'actionnaire principal du titre, pour mettre en oeuvre un nouveau plan de redressement.

Une fois encore, la fin de Libé, maintes fois annoncée, n'aura pas lieu. En tout cas pas tout de suite. Les salariés du quotidien ont voté hier en faveur du changement de statut du journal et renoncé à leur droit de véto, présenté par Edouard de Rothschild comme une condition sine qua non à tout plan de redressement.

Contrairement au scrutin du 19 décembre, qui n'avait pas permis de distinguer une majorité nette, le vote d'hier est sans appel. Le oui l'a emporté à 68% dans le collège des rédacteurs et 60% dans celui des administratifs, seul le collège des fabricants n'a pas dégagé de majorité nette avec 14 "pour" et 14 "contre". Pour que la proposition soit acquise, il fallait qu'elle recueille une majorité de voix dans deux des trois collèges, dont celui des rédacteurs. C'est chose faite.

L'approbation de ce changement de statut par les salariés va entraîner la transformation du quotidien en une société anonyme (SA) et l'abandon par la SCPL (la société civile des personnels de Libération) de son droit de véto sur les décisions importantes telles qu'une augmentation de capital ou encore le choix du PDG.

En échange, Edouard de Rothschild, qui possède 38,8% du capital, s'est engagé à mettre en place un plan de redressement global avec l'aide de nouveaux actionnaires, dont le nom sera révélé dans la journée. 15 millions d'euros devraient être injectés dans ce journal au bord de la faillite : il a perdu près de 12 millions d'euros cette année. Dans le même temps, 76 postes sur les 276 existants seront supprimés.

Libération fait l'objet d'une procédure de sauvegarde depuis le mois d'octobre, ses créances et ses dettes sont gelées. Les banques créancières ont accepté d'abandonner 70% de leurs 10 millions d'euros de créances, les 3 millions restant sont remboursables sur 5 ans. Par contre, en ce qui concerne le paiement des créances des fournisseurs (6,8 millions d'euros) et de l'Etat (12 millions d'euros), il est échelonné sur 10 ans.

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