Le London Stock Exchange continue de résister contre le Nasdaq

S'appuyant sur les bons résultats engrangés sur le dernier trimestre 2006, la Bourse de Londres réaffirme son rejet de l'OPA lancée contre elle par le Nasdaq.

La Bourse de Londres conserve imperturbablement sa ligne de défense vis-à-vis de l'OPA hostile lancée par le Nasdaq: ses résultats et perspectives sont tellement bons qu'elle n'a nul besoin de se rapprocher de la Bourse américaine, dont l'offre la sous-valorise considérablement... C'est de nouveau le langage tenu ce matin par le London Stock Exchange, à l'occasion de la publication de ses résultats trimestriels.

Le LSE a annoncé ce matin que le troisième trimestre de son exercice décalé 2006-2007 s'achevant le 31 décembre dernier avait été marqué par une progression de 53% de son bénéfice par action, à 15 pence. Et sur les neuf premiers mois de l'exercice, le résultat par action s'élève à 39,1 pence, en hausse là aussi de 53%.

La Bourse de Londres, qui a bénéficié de très gros volumes d'échanges ainsi que de nombreuses introductions en Bourse, a affirmé à cette occasion être "confiante dans l'obtention d'un excellent résultat pour l'année fiscale en cours, et les fondamentaux solides, qui persistent, devraient assurer une solide performance durant l'exercice prochain, clos au 31 mars 2008".

Comme il le fait depuis plusieurs mois, le LSE a donc réaffirmé ce matin que de tels résultats "justifient le refus par le conseil d'administration de l'offre du Nasdaq, qui sous-évalue fortement notre activité et notre position stratégique unique".

Le London Stock Exchange est engagé dans un bras de fer avec la Bourse électronique new-yorkaise, le Nasdaq. Après de longues manoeuvres d'approches demeurées infructueuses, celle-ci a lancée fin 2006 une OPA hostile contre le LSE. Le Nasdaq, qui possède déjà 28,75% de sa cible, offre 1.243 pence par action de la Bourse de Londres, ce qui la valorise à 2,7 milliards de livres sterling (4 milliards d'euros).

Devançant ces annonces du LSE, le Nasdaq avait affirmé dès lundi soir que de bons résultats trimestriels du Stock Exchange ne changeraient rien, son offre actuelle "valorisant pleinement", selon lui, les performances de ce dernier. Le Nasdaq estime également que le LSE va être soumis, comme toutes les grandes Bourses, à une pression croissante sur ses tarifs. La compétition en la matière ne cesse en effet d'augmenter. De grandes banques d'investissement internationales travaillent actuellement à la création d'une plate-forme de transactions boursières qui pourrait devenir un concurrent sérieux. Et l'ensemble du secteur est en proie à une vague de concentration sans précédent. Euronext, le principal marché sur le continent européen, est en cours de fusion avec le New York Stock Exchange pour créer la première Bourse pleinement internationale. Ce qui fragilise la volonté du LSE de préserver son indépendance.

Reste que le marché continue de croire à de nouvelles grandes manoeuvres - ou surenchères - sur le Stock Exchange. Ce mardi, à mi-journée, l'action cotait en effet 1.281 pence, quasiment inchangée, soit nettement plus que le prix offert par le Nasdaq.

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