La guerre des prix a commencé entre Air France et la SNCF. Deux mois avant le lancement commercial du TGV-Est, la compagnie de chemins de fer lance ce mardi une offre promotionnelle à 15 euros le trajet, limitée à 5.000 places par jour jusqu'au 26 août, pour l'une des 23 gares de la ligne à grande vitesse est-européenne (LGV-Est).

Dans le contexte d'une inéluctable redistribution des parts de marché, Air France avait déjà anticipé la nouvelle concurrence du rail, en annonçant une adaptation de sa gamme tarifaire entre Paris et les aéroports alsaciens. Environ 600 places par jour à 49 euros sur les vols entre Paris et Strasbourg sont ainsi proposées depuis la fin mars.

Objectif de cette guerre des tarifs: inverser les parts de marché. Actuellement, le train représente 35% du trafic entre Paris et Strasbourg contre 65% pour l'avion. Avec la nouvelle ligne à grande vitesse, la SCNF espère obtenir une part de marché de 60% d'ici douze à dix-huit mois.

A l'issue de la deuxième phase de travaux, qui devrait permettre aux environs de 2015 de relier Strasbourg et Paris en 1 heure 50, l'objectif est de transporter quelque 11,5 millions de passagers sur la LGV-Est, soit 65% de plus qu'aujourd'hui. Le billet plein tarif entre Paris et Strasbourg coûtera 63 euros, soit une dizaine d'euros de plus qu'aujourd'hui pour un trajet qui durera 1 heure 40 de moins.

Air France compte pour sa part retarder l'inversion des parts de marchés pour un trajet qui, en dessous de deux à trois heures, tourne à l'avantage du rail. Dans un premier temps, la compagnie aérienne table sur une baisse de 50% du nombre de passagers transportés, autour de 500.000 en 2007. Elle devrait par la suite réduire ses liaisons entre Paris-Orly et l'aéroport de Strasbourg-Entzheim qui passeront de douze à huit par jour.

Air France entend cependant maintenir les quatre liaisons quotidiennes vers Roissy, pour continuer à offrir plus de 20.000 correspondances hebdomadaires moyen-courrier/long-courrier de moins de deux heures. La compagnie aérienne espère à terme conserver une part de marché de 19% par rapport au rail.