La période préélectorale était peu propice à l'achat immobilier: les acheteurs potentiels attendaient logiquement d'en savoir plus sur la réforme des droits de succession et de donation et surtout sur l'avantage fiscal lié au crédit immobilier annoncés par le candidat Sarkozy. La situation se clarifie maintenant peu à peu: le gouvernement devrait proposer une réduction d'impôt sur le revenu égale à 20% des intérêts.

On sait d'ores et déjà que l'ensemble des crédits en cours pour l'achat d'une résidence principale seront concernés, et non pas seulement les prêts signés à partir du 6 mai, comme l'avait annoncé dans un premier temps le ministre du Budget Eric Woerth. Reste à savoir comment la réforme sera mise en oeuvre, et en particulier, quel sera le plafond de l'avantage fiscal. Seule certitude: cette mesure devrait donner un peu d'air aux emprunteurs à une période où les taux d'intérêt remontent.

En effet, le courtier Empruntis estime que les taux fixes ont progressé de 0,15% au mois de mai sur les crédits immobiliers de longue durée (15, 20, 25 et 30 ans). Sur les durées plus courtes (7 et 10 ans), la hausse des taux se limite à 0,05%. Mais ce type de crédit concerne aujourd'hui peu d'acheteurs, la hausse des prix de l'immobilier ayant eu tendance à rallonger considérablement la durée de remboursement. Sur vingt ans, les établissements financiers proposent actuellement des taux moyens de 4,30% hors assurances, contre 4,15% un mois auparavant. Cette hausse est directement liée aux tensions sur le marché obligataire: l'OAT 10 ans est rapidement passée de 4,15% à 4,40%.