Ségolène Royal lance la deuxième phase de sa campagne

A l'occasion de son meeting organisé à Villepinte ce dimanche après-midi, la candidate du PS va donner les grandes orientations de sa plate-forme présidentielle, élaborées à partir de la synthèse des débats participatifs. Dominique Strauss-Kahn a remis vendredi à Ségolène Royal (photo ci-contre) ses propositions sur les dépenses publiques.

C'est "Le" rendez-vous, attendu depuis des semaines par les militants socialistes. Ce dimanche après-midi, Ségolène Royal dévoilera les grandes orientations de sa plate-forme présidentielle, dans un meeting organisé au parc des expositions de Villepinte (Seine-saint-Denis). Son discours sera "fondateur" et "donnera envie à la gauche de se mobiliser", a promis vendredi lors du point de presse quotidien du PS le député fabiusien Claude Bartolone. Il intervient en tous cas à un moment-clé, alors que la candidate, en recul dans les sondages, est critiquée pour son flou programmatique. Permettra-t-il à Ségolène Royal de redonner un nouvel élan à sa campagne ? La candidate devait s'exprimer à Montreuil. Finalement, après le succès de son meeting parisien mardi dernier, elle a choisi une salle plus grande, pouvant accueillir 7 à 8.000 personnes.

Travail, vie chère, éducation, environnement.... Ségolène Royal tirera la conclusion des fameux "débats participatifs", qui se sont déroulés depuis un an sous deux formes : d'une part, près de 6.000 débats locaux ont rassemblé près de 700.000 sympathisants, si l'on en croit les chiffres du PS. D'autre part, quelques 135.000 contributions ont été reçues sur le site internet "désirs d'avenir", traitées par 70 "modérateurs-synthétiseurs" bénévoles. L'ensemble a été mouliné et synthétisé pour aboutir à un document baptisé "les cahiers d'espérance". Y aura-t-il des divergences avec le projet socialiste ? Selon Julien Dray, l'un des porte-parole de Ségolène Royal, les convergences entre projet et contributions sont claires. Quant aux divergences, "la démocratie participative ne dédouane pas de la responsabilité politique : le responsable politique écoute, mais c'est lui qui décide".

En attendant, Ségolène Royal a reçu vendredi le rapport sur les dépenses publiques rédigé par Dominique Strauss-Kahn, le député Didier Migaud et le sénateur François Marc. La candidate avait chargé le 11 janvier dernier les trois parlementaires socialistes "d'établir un diagnostic et des propositions sur l'efficacité de la dépense publique" et "sur les réformes du système de prélèvements favorables à l'emploi, au pouvoir d'achat, à la justice sociale, à l'efficacité économique et à l'innovation". Leurs préconisations sont guidées par quatre soucis : "renouer la confiance" par une stabilisation du taux des prélèvements obligatoires, "rétablir une fiscalité favorable à l'emploi et à l'activité", "donner enfin à la fiscalité son rôle dans la promotion d'un développement durable" et "restaurer la solidarité et l'égalité des Français devant l'impôt".

Concernant les ménages, les trois parlementaires plaident pour rapprochement progressif entre l'impôt sur le revenu et la CSG. Ce qui suppose au préalable d'une part d'instaurer un nouveau barème de l'impôt sur le revenu "fondé sur le taux réel d'imposition et non sur les taux marginaux". Et d'autre part d'instaurer la retenue à la source. L'égalité fiscale entre les citoyens doit, elle, passer par la suppression du bouclier fiscal et la réduction du nombre de niches. Les trois parlementaires recommandent au passage à Ségolène Royal de ne pas toucher à l'ISF, ni aux droits de succession. Enfin, le rapport plaide pour une suppression progressive de la taxe d'habitation, au profit d'une imposition locale des ménages tenant compte du revenu.

Vis-à-vis des entreprises, il s'agit de "moduler le taux de l'impôt sur les sociétés selon une logique de bonus-malus, en fonction d'objectifs définis par le Parlement et portant par exemple sur la part des bénéfices réinvestis, le pourcentage d'emplois en CDI, ou l'effort fait en matière de réduction de gaz à effet de serre. La même logique pourrait être appliquée aux exonérations sur les cotisations sociales. Enfin, le rapport préconise un taux d'imposition minoré sur les bénéfices des PME et TPE.

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