Le Vioxx continue de coûter cher au groupe pharmaceutique américain Merck

Le groupe pharmaceutique américain Merck a été condamné en appel à verser 47,5 millions de dollars (38 millions d'euros) d'indemnités et de dommages punitifs à un couple pour défaut d'information sur son anti-inflammatoire Vioxx. Sur les 13 procès qui ont été déjà instruits et se sont terminés sur un verdict, le groupe en a gagné neuf et en a perdu quatre.

C'est la crise cardiaque la plus rentable de l'année. Le groupe pharmaceutique américain Merck a été condamné en appel à verser 47,5 millions de dollars (38 millions d'euros) d'indemnités et de dommages punitifs à un couple pour défaut d'information sur son anti-inflammatoire Vioxx, qui présente un risque cardio-vasculaire, ont indiqué les avocats des plaignants.

Frederick Humeston, 56 ans, victime d'une crise cardiaque en 2001, et sa femme Mary, ont ainsi gagné en appel auprès d'un tribunal d'Atlantic City (New Jersey, est), alors qu'ils avaient perdu un premier procès en novembre 2005, a précisé le cabinet Seeger Weiss, qui les représentait.

Le tribunal a cette fois jugé que l'utilisation du Vioxx par M. Humeston, a un vétéran de la guerre du Vietnam, était responsable de son attaque cardiaque de septembre 2001 et lui a attribué 18 millions de dollars (13,7 millions d'euros) de dommages et intérêts, ainsi que 2 millions (1,52 million d'euros) à sa femme. Ils vont recevoir 20 millions de dollars (15,2 millions d'euros) d'indemnités auxquelles s'ajoutent 27,5 millions (21 millions d'euros) de dommages punitifs.

Le groupe pharmaceutique a pour sa part fait appel de la décision, en réaffirmant que le plaignant aurait eu une crise cardiaque, "qu'il ait pris ou non le Vioxx". Un argument rejeté jusqu'ici par la Cour. "Ce verdict est significatif car M. Humeston a pris du Vioxx pendant seulement deux mois avant son attaque. Le jury a rejeté l'argument de Merck selon lequel il n'y avait pas de risque cardio-vasculaires supplémentaires avant 18 mois d'usage continu" du Vioxx, souligne le cabinet Seeger Weiss.

Merck, qui avait retiré son anti-inflammatoire du marché en septembre 2004 après la publication d'une étude interne montrant que la prise de ce médicament doublait les risques d'accident cardiaque après au moins 18 mois de traitement, fait depuis l'objet de plusieurs milliers de plaintes en justice aux Etats-Unis, dont certaines procédures en nom collectif.

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