Du rififi autour de l'ISF des candidats

Alors que s'envenime la polémique sur le patrimoine des candidats à la présidentielle, Ségolène Royal s'est déclarée favorable à un nouveau référendum sur l'Europe. Elle a renouvelé son souhait que la BCE se soucie davantage de la croissance.

Les méthodes de l'UMP déplaisent à Ségolène Royal. La candidate socialiste a même dénoncé aujourd'hui sur RTL la "campagne de racaille" de ses adversaires sur sa situation fiscale, pour employer une expression chère à Nicolas Sarkozy. Selon Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, "un certain nombre de responsables de l'UMP" feraient circuler "des informations calomnieuses" sur le patrimoine de la candidate. Alors, pour couper court à ces rumeurs, Ségolène Royal a rendu public hier soir l'état de ses actifs, confirmant qu'elle et son compagnon François Hollande étaient assujettis à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

Depuis, c'est la surenchère. Le candidat UDF à la présidentielle François Bayrou a ainsi fait savoir qu'il rendrait publique sa déclaration de patrimoine "dès qu'elle aura été établie". De son côté, l'UMP a réagi en indiquant que Nicolas Sarkozy, son candidat à l'élection présidentielle, était assujetti à l'ISF depuis un an et qu'il publierait l'état de son patrimoine dans un délai proche. Ségolène Royal s'est immédiatement insurgée sur le délai que s'accordait ainsi le ministre de l'Intérieur.

Par ailleurs, après le premier discours de campagne de Nicolas Sarkozy dimanche qui détaillait point par point son programme, Ségolène Royal a fait plusieurs déclarations importantes aujourd'hui. D'une part la candidate s'est prononcée à Luxembourg pour un nouveau référendum en France en 2009 "sur un traité qui permette aux institutions européennes de fonctionner". Si Ségolène Royal n'entend pas soumettre à référendum le même texte que celui qui avait été rejeté par les Français en mai 2005, elle a laissé entendre qu'elle ne proposait plus une refonte en profondeur du traité sur la Constitution européenne, comme elle l'avait déclaré auparavant.

Interrogée sur les régimes de retraites spéciaux, Ségolène Royal s'est montrée extrêmement prudente. "Si on veut traquer les privilèges indus, je crois qu'il faut les chercher ailleurs que dans les régimes de retraite", a-t-elle dit. Selon elle, la priorité est d'"améliorer le niveau des retraites des salariés dont la longévité est la plus courte parce qu'ils subissent des maladies professionnelles".

Une prudence que l'on retrouve également sur le terrain de l'assainissement des finances publiques. Evoquant la dette, Ségolène Royal a affirmé que sa réduction serait "un objectif poursuivi sans relâche" par plusieurs voies : "traquer les gaspillages, réformer le fonctionnement de l'Etat, régionaliser". "Il est absolument indispensable de réduire le train de vie de l'Etat sans toucher aux services publics. Il faut sans doute répartir mieux les fonctionnaires là où on en a besoin", a-t-elle dit, admettant que ce n'étaient pas "des réformes faciles".

La candidate a également renouvelé ses critiques sur "l'application uniforme et technocratique" des 35 heures, une des réformes-phares du gouvernement de Lionel Jospin, prônant plus de souplesse dans l'application de la réduction du temps de travail. La socialiste a toutefois jugé que "globalement c'est un progrès social". "Il faut donner de l'agilité aux entreprises, notamment celles qui sont confrontées à la concurrence internationale ou les petites entreprises qui sont en train de se créer de se former et dans lesquelles il y a absolument besoin d'agilité", a poursuivi Ségolène Royal.

Pour les marchés des changes, Ségolène est une colombe. C'est à dire que contrairement aux "faucons", elle
est encline à surpondérer les risques qui pèsent sur la croissance par rapport aux risques inflationnistes. "Je souhaite un élargissement du statut de la BCE qui intègre très clairement, comme aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, non seulement la maîtrise de l'inflation mais aussi la croissance économique et le progrès social", a-t-elle déclaré. "Il ne s'agit pas de remettre en cause son indépendance, mais il s'agit de ne pas la laisser exercer une omnipotence", a-t-elle ajouté. Dans une logique de retour à la neutralité monétaire, la BCE relève progressivement ses taux depuis décembre 2005 et devrait les amener à 4% d'ici mi-2007.

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