Strauss-Kahn prend ses fonctions à la tête du FMI

L'ancien ministre socialiste s'est fixé comme principal objectif la réforme de l'institution. Il souhaite rééquilibrer les pouvoirs au profit des pays émergents.

Dominique Strauss-Kahn prend jeudi officiellement la direction générale du Fonds monétaire international (FMI), avec pour mission prioritaire d'assurer une place plus importante aux économies émergentes dans cette institution chargée de veiller à la stabilité financière mondiale. L'ancien ministre socialiste de l'Economie prend la succession de l'Espagnol Rodrigo Rato après avoir promis de réformer des structures qui reflètent encore l'équilibre économique tel qu'il existait en 1945. Dominique Strauss-Kahn a estimé qu'il fallait aller "plus vite et plus loin" dans la réforme de l'institution. "Cela a déjà commencé sous mon prédécesseur; mais il faut aller plus vite, il faut aller plus loin", a-t-il déclaré alors qu'il entrait dans son bureau.

DSK devra notamment trouver un accord d'ici 2008 parmi les 185 membres du FMI pour accroître les droits de vote des pays émergents, aujourd'hui sous-représentés. La principale difficulté pour y parvenir sera, de l'avis d'analystes, de persuader des pays européens réticents de réduire leurs droits de vote. "Nous sommes habitués historiquement à considérer que le blocage vient de Washington mais pour l'instant, il provient plutôt d'Europe", a expliqué à Reuters Domenico Lombardi, président de l'Oxford Institute for Economic Policy.

Des pays comme la France et la Grande-Bretagne craignent qu'une nouvelle répartition des droits de vote au sein du FMI ne les placent derrière la Chine, dont l'économie se classe déjà au quatrième rang mondial derrière les Etats-Unis, le Japon et l'Allemagne. Les pays européens occupent actuellement huit sièges sur 24. De leur coté, les Etats-Unis sont attachés à leur droit de veto sur les décisions du FMI sans pour autant vouloir accroître leurs droits de vote.

Certains pays émergents comme le Brésil et l'Argentine ont fait savoir que les pays en développement pouraient abandonner le FMI si celui-ci n'évolue pas. Certains pays membres veulent en outre que le Fonds se concentre davantage sur la surveillance du système financier mondial et sur ses évolutions après les récentes turbulences sur les marchés, mais aussi sur la baisse du dollar américain, sur la flambée des cours pétroliers et sur les déséquilibres économiques mondiaux. Les recommandations du FMI sont loin d'être toujours suivies par les pays membres. L'institution avait en effet averti les Etats-Unis à plusieurs reprises des dangers liés aux prêts hypothécaires à risque, les subprime. En vain.

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