Le franc suisse tombe à un plancher absolu face à l'euro et le yen s'en rapproche

Le franc suisse a franchi le cap de 1,67 pour un euro, tombant à un record de faiblesse. Le yen, à près de 166 pour un euro, n'est plus qu'à une encablure de son plancher absolu atteint à la mi-juillet. Ces deux monnaies sont assorties des rendements parmi les plus faibles du monde.

Alors que l'euro effectuait un léger rebond vis-à-vis du dollar, refranchissant le seuil de 1,41, pour monter jusqu'à 1,4170 tout en se tenant à bonne distance de son record absolu du 1er octobre à 1,4283, c'est le franc suisse qui a capté l'attention du marché des changes ce mercredi. Longtemps valeur refuge en cas de crise, celle émanant des prêts hypothécaires à risque aux Etats-Unis, les "subprime", ne lui a pas donné la moindre impulsion. La monnaie helvétique est tombée dès l'ouverture des transactions en Europe à un record de faiblesse face à l'euro, franchissant la barre de 1,67 pour dériver jusqu'à 1,6730.

Détonateur de cette glissade: une déclaration dans la soirée de mercredi de Jean-Pierre Roth, président de la Banque nationale suisse (BNS), indiquant que son institut d'émission n'avait pas de projet de nouvelle hausse des taux. La prochaine réunion de la BNS se déroulera mi-décembre, alors que lors de son conseil trimestriel du 13 septembre, elle avait rehaussé d'un quart de point la fourchette de ses taux directeurs, basée sur le Libor trois mois, en la portant à 2,25% - 3,25%. Le taux médian, vers lequel la banque centrale pilote le taux au jour le jour, soit 2,75% est donc encore inférieur de 1,25% au taux directeur de la Banque centrale européenne, de 1,75% à celui de la Réserve fédérale, bien que réduit d'un demi point le 18 septembre et de 3% à celui de la Banque d'Angleterre.

Le franc suisse est ainsi la victime européenne désignée des pratiques de "carry trade", encore très en vogue malgré la montée des risques, qui consistent à emprunter une monnaie à faible rendement pour en investir le produit sur des placements plus rémunérateurs. A cet égard, les grands bénéficiaires actuels sont le dollar canadien qui vaut à nouveau plus cher que son grand frère des Etats-Unis pour la première fois depuis 1976, et les dollar des antipodes, "kiwi" néo-zélandais qui se rapproche de la parité avec le dollar US et "aussie" australien.

C'est également le carry trade qui explique le nouvel accès de faiblesse du yen, alors que s'ouvre aujourd'hui le conseil de la Banque du Japon dont le verdict, livré demain, sera sans aucun doute le statu quo monétaire, son taux directeur étant maintenu à un famélique 0,5%. La monnaie de l'archipel, affaiblie vis-à-vis du dollar, à 117,50, au plus bas, se rapproche elle aussi à grand pas de son record de faiblesse face à l'euro atteint le 13 juillet dernier, à 168,95. Au plus bas depuis huit semaines, le yen a dérivé jusqu'à 166,25, alors qu'il avait rebondi à 152,50 à la mi-août.

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