Rémi Babinet (BETC Euro RSCG) : "Nous croyons aux méga-agences"

Mercedes Erra et Rémi Babinet viennent de nommer Raphaël de Andreis et Stéphane Xiberras co-présidents de BETC Euro RSCG. Une décision qui ne signifie pas un désengagement des deux co-fondateurs de la plus grosse agence de France. Rémi Babinet, DG d'Havas et directeur de la création du réseau international Euro RSCG, reste d'ailleurs président du directoire de BETC.

Latribune.fr : La nomination de ces deux co-présidents signifie-t-elle que vous et Mercedes Erra lâchez les rênes de BETC Euro RSCG ?

Rémi Babinet : Nous songions depuis longtemps à laisser la place à des gens en qui nous avons confiance et qui, en même temps, seraient les meilleurs du marché. Nous avons regardé à l'extérieur, mais cette solution interne nous a semblé la plus judicieuse. D'abord, parce que ni Stéphane Xiberras, ni Raphaël de Andreis n'ont à faire la preuve de leur talent. Et je le dis sans flagornerie. Ensuite parce qu'avec eux nous savons que la marque de fabrique, notre culture d'entreprise sera respectée. Mais pour autant nous n'abandonnons pas BETC Euro RSCG. Je vais pouvoir consacrer davantage de temps à la création et Mercedes Erra, qui est présidente d'Euro RSCG France et présidente exécutive du réseau RSCG, aux clients.

Vos clients sont essentiellement des marques françaises. BETC Euro RSCG peut-elle grandir sans essaimer ?

75% de nos clients ont une activité mondiale ! Dans toute nation qui est le berceau de marques globales, il est fréquent et logique que l'agence en charge de leur budget de communication soit issue du même pays. Quant à notre développement, il ne repose pas sur le modèle d'un grand nombre de réseaux d'origine anglo-saxonne - comme Mc Cann ou Leo Burnett - qui s'appuient sur des process communs mais manquent à la fois de réactivité et de créativité. Nous préférons que BETC devienne un centre mondial de création et de stratégie. Nous avons déjà expérimenté à deux reprises la mise en commun d'expertises venues de différents pays pour réfléchir ici, ensemble, à une problématique. Nous l'avons notamment fait pour une compétition lancée par le comité olympique international qui veut améliorer son image auprès des jeunes. Cela fonctionne très bien. Nos nouvelles fonctions vont nous permettre de développer la création de trois, quatre ou cinq autres agences berceaux dédiées aux grands annonceurs des pays où elles seront implantées.

Ces clones de BETC, comptez-vous les identifier et les acheter ?

Pourquoi faudrait-il nécessairement les acquérir ? On peut aussi insuffler une nouvelle culture de management pour les faire émerger au sein du réseau.

Si l'agence que vous avez fondée est amenée à devenir en quelque sorte le navire amiral mondial, considérez-vous que vous devez encore grandir en France ? Passerez-vous un jour le cap des 1.000 salariés ?

Nous croyons aux méga-agences. Nous sommes aujourd'hui 450, ce qui fait de nous la plus grosse agence de France et l'une des plus importantes en Europe. Cette taille nous permet déjà d'attirer les talents. Aux Etats-Unis, on voit effectivement des agences qui aujourd'hui emploient 800 voire 1.000 collaborateurs. Pourquoi pas en France ?

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