La France au 28ème rang des pays les plus compétitifs, selon l'IMD de Lausanne

Les Etats-Unis restent au premier rang des pays les plus compétitifs, talonnés par les dragons asiatiques. La France n'est classée qu'au 28ème rang, juste derrière l'Inde.

Les pays émergents rattrapent les Etats-Unis au classement mondial des économies les plus compétitives de la planète rendu public ce jeudi par l'institut suisse IMD, qui redoute des tensions protectionnistes de la part des pays les plus avancés. L'économie américaine reste en tête du classement, mais 40 des 55 pays étudiés par l'IMD de Lausanne dans son rapport 2007 sur la compétitivité mondiale se rapprochent des performances de la première puissance du globe.

On retrouve parmi eux les dragons d'Asie (Singapour et Hong Kong aux 2ème et 3ème places, la Chine est 15ème et l'Inde 27ème, juste devant la France qui a gagné deux places), les pays d'Europe du Nord mais aussi bon nombre d'anciens pays du bloc soviétique.

A l'inverse, d'autres pays émergents, notamment en Amérique latine (Brésil, Mexique), et de grandes économies européennes comme la France, l'Espagne et l'Italie, ont perdu du terrain ces dix dernières années par rapport à l'Amérique. Exception, l'Allemagne a réalisé la meilleure progression sur le dernier exercice, gagnant neuf places pour s'inscrire au 16ème rang mondial.

Dans le cas français, la faible croissance de l'an dernier n'a pas aidé: le pays se retrouve ainsi à la 53ème place du classement pour ce critère, et son taux de chômage lui vaut la 43ème place. Si les Français ne s'en sortent pas trop mal pour leurs infrastructures (18ème rang) et la performance économique (19ème), ils tombent en revanche à la 42ème place tant pour l'efficacité des entreprises que pour celle de l'Etat. En cause: la politique budgétaire, pour laquelle Paris arrive dernier de la liste (55ème), comme pour le niveau des cotisations sociales des entrepreneurs. Les Français sont derniers également pour le nombre d'heures travaillées par an et pour "la flexibilité et l'adaptabilité des gens confrontés à de nouveaux défis".

Les relations du travail sont à peine mieux notées (53ème), de même que l'attitude générale face à la mondialisation (54ème). "C'est ainsi que la France est perçue par les chefs d'entreprise", relève Stéphane Garelli, un des auteurs du rapport. "A entendre le nouveau président, je ne suis pas sûr que ce soit totalement faux", ajoute-t-il, en référence aux attaques de Nicolas Sarkozy contre l'Organisation mondiale du commerce (OMC) durant sa campagne. A la question de savoir si les indemnités incitent les chômeurs à chercher du travail, la France est 53ème, de même que pour la compréhension de la nécessité des réformes économiques et sociales. Mauvaise note aussi en langues étrangères (45ème), en économie (41ème). La France se classe 20ème pour son système éducatif. Elle est sauvée par les flux d'investissement à l'étranger (1ère) et les entrées d'investissements (3ème).

Le rattrapage des pays développés "pourrait entraîner un recours accru aux mesures protectionnistes en Europe et aux Etats-Unis", s'inquiète par ailleurs Stéphane Garelli. "En 2007 et au-delà, les relations économiques seront plus tendues que jamais, à mesure que les pays émergents deviennent des puissances émergentes et bouleversent l'ordre établi", prévoit-il, tout en s'attendant à une multiplication des recours devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Des barrières "plus subtiles" en matière d'environnement, de protection de la propriété intellectuelle ou encore de droits sociaux risquent de faire leur apparition, selon lui. Les pays industrialisés auront également de plus en plus de mal à tolérer la perte de joyaux économiques aux mains de pays émergents, comme on a pu le voir déjà avec la polémique provoquée par le rachat du métallurgiste européen Arcelor par l'indien Mittal.

L'Afrique du Sud a en revanche essuyé le plus gros recul, perdant douze places pour retomber en 50ème position du fait d'un taux de chômage élevé, de ses problèmes sociaux et politiques et du mauvais état de ses infrastructures. Tout en restant au premier rang, les Etats-Unis ont quant à eux continué à perdre des points en matière d'efficacité administrative, de marché du travail, de gestion des entreprises, d'environnement et de système de soins.

L'IMD calcule depuis une vingtaine d'années son propre indice de croissance de la compétitivité, qui révèle que la Chine comme l'Inde ont progressé chaque année en moyenne 2,5% plus vite que les Etats-Unis sur la période 1997-2007. Quant à la Russie, si elle se situe dans le bas du classement, à la 43ème place, sa progression est la plus rapide du monde, à près de 5%.

L'indice est calculé à partir de 323 critères qui évaluent les performances d'un pays en matière économique mais aussi administrative et sociale (infrastructures, éducation, santé, technologie...). Les deux tiers de la note proviennent de statistiques pures (PIB, investissement, commerce) et pour un tiers des résultats d'une enquête d'opinion auprès de 3.700 dirigeants du monde des affaires.

Les dix premiers pays, selon l'IMD
1er: Etats-Unis (=, sans changement). 2ème: Singapour (+ 1). 3ème: Hong Kong (- 1). 4ème: Luxembourg (+ 5). 5ème: Danemark (=). 6ème: Suisse (+ 2). 7ème: Islande (- 3). 8ème: Pays-Bas (+ 7). 9ème: Suède (+ 5). 10ème: Canada (- 3).

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