L'inflation française reste très faible, à 1,5% en 2006

Comme prévu par les économistes, les prix à la consommation ont gagné 0,2% en décembre et 1,5% sur l'ensemble de l'année 2006. Ce ne sont pas les prix de l'énergie et de l'alimentaire mais ceux des services, en particulier les communications et les transports aériens, qui ont mené la hausse. Une performance qui risque d'accentuer encore le décalage entre l'inflation publiée et sa perception par les consommateurs.

Le secteur des services a sauvé l'inflation française de l'asthénie totale en décembre. Selon l'Insee, l'indice des prix à la consommation (IPC) a progressé de 1,5% en 2006 et de 0,2% en décembre. Des chiffres quasiment en ligne avec les anticipations des économistes du consensus recueilli par l'agence Bloomberg, qui s'attendaient à une inflation annuelle de 1,6% et de 0,2% sur le dernier mois de l'année. En novembre, les prix avaient progressé de 0,1% sur un mois et de 1,4% sur un an et "c'est en octobre que la hausse des prix avait touché un plus bas à 1,2%", note Stuart Bennett, chez Calyon. C'est le quatrième mois consécutif d'inflation inférieur à 2%.

"La France affiche l'un des chiffres d'inflation les plus bas en Europe (il n'y a guère qu'en Finlande ou en République tchèque que l'on trouve une inflation encore moins forte)", commente Nicolas Bouzou, économiste chez Asterès. "C'est bien ce ralentissement des prix qui a permis au pouvoir d'achat d'augmenter, selon nos calculs, de 2,7% l'année dernière, soit un plus haut depuis 2002", ajoute l'économiste.

La progression observée au mois de décembre "résulte principalement du renchérissement des services", indique l'Institut. Dans ce secteur, la hausse mensuelle est de 0,5%. Elle est de 2,7% sur un an. Ces chiffres sont les même si l'on exclut le tabac. L'indice des prix des produits manufacturés monte de 0,2% et recule de 0,1% sur un an. Une très bonne nouvelle pour les consommateurs, puisque ces produits représentent un tiers de la consommation des ménages.

Dans l'énergie, les prix progressent de 0,1% sur un mois et de 1,7% seulement sur un an, en raison du tassement des prix du pétrole, "qui devrait amener l'inflation à 1,1% au premier semestre 2007", estime Sylvain Broyer, économiste chez Natixis. Par ailleurs, dans l'alimentation les prix diminuent de 0,2% en décembre et sur un an, ils augmentent de 1,7%. Une diminution que l'on n'attendait pas à l'approche des fêtes. "Ce recul a été compensé par les hausses inattendues des prix des communications (+1,5%) et des transports aériens (+4,7%)", indique Sylvain Broyer.

L'indicateur d'inflation sous-jacente, défalqué des éléments volatils comme l'énergie et les produits frais, augmente de 0,2% en décembre, soit une hausse de 1,4% sur un an. Enfin, l'indice des prix des produits de grande consommation dans la grande distribution augmente de 0,1% en décembre après une hausse de 0,4% en novembre. Sur un an, leur prix ont augmenté de 1,1% contre 0,2% l'année précédente.

Ces chiffres devraient accentuer encore le décalage entre la perception des prix par les ménages français et l'indice des prix à la consommation publié chaque mois par l'Insee. Cette polémique sur la réalité de la croissance du pouvoir d'achat est d'ailleurs abondamment relayée par Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, qui tous deux se sont déclarés favorables à une réforme de l'IPC.

Afin de résoudre le décalage entre l'indice IPC de l'Insee et la perception des Français de l'évolution des prix, Thierry Breton a déjà fait plusieurs propositions lors de sa dernière conférence trimestrielle en décembre. D'une part, l'Insee a mis en place huit premières segmentations de la population qui permettent de mieux saisir l'inflation à laquelle sont exposées des populations particulières.

"Deuxièmement, le logement mérite un effort spécifique", a indiqué le ministre de l'Economie. L'indice des prix ne prend en effet en compte qu'une partie du coût du logement, plus précisément les loyers, et pas le coût d'acquisition des logements quand on fait le choix de devenir propriétaire. Enfin, il convient d'affiner le sujet essentiel des dépenses dites "contraintes", c'est à dire celles que les ménages peuvent difficilement réduire (logement, télécommunications, énergie et transport, assurances...).


L'indice du coût de la construction a augmenté de 8% au troisième trimestre
L'indice du coût de la construction (ICC) a augmenté au troisième trimestre à 1.381 points, progressant de 8,06% en glissement annuel, a également annoncé ce matin l'Insee. Depuis la loi des services à la personne du 26 juillet 2005, cet indice ne sert plus de référence à la révision des loyers en cours de bail dans le parc locatif privé.

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