Baptême du feu budgétaire pour Jean-Louis Borloo

Pour sa première participation à un dîner de l'Eurogroupe, le 4 juin à Luxembourg, Jean-Louis Borloo a eu droit à un cours magistral de discipline budgétaire.

Au nombre de ses professeurs, le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, qui préside cet organe informel, le commissaire Joachin Almunia et plusieurs de ses nouveaux collègues. Le nouveau ministre français de l'Economie et des Finances n'a pas dû en être réellement très surpris. Les premières mesures fiscales mises en chantier par le gouvernement comme le coût potentiel de certain des projets annoncés par Nicolas Sarkozy durant la campagne électorale ont conduit, en effet, des responsables à Bruxelles, à Francfort et dans quelques capitales à exprimer la crainte de voir à nouveau la France creuser son déficit public et accroître son endettement. D'autant que le président de la République a indiqué qu'il entendait que sa politique économique soit jugée, non sur le court terme, mais sur les résultats qu'il pourra afficher à la fin de son quinquennat et que le retour à l'équilibre était à attendre en 2012, et non en 2010 comme l'annonçait le programme de stabilité français remis à Bruxelles fin 2006.

Le dossier français ne semble pas, cependant, avoir été réellement discuté, faute pour le ministre de pouvoir exposer en détails un programme de gouvernement qui reste, à l'évidence, encore à ajuster et qui ne sera pas rendu public avant l'installation de la nouvelle Assemblée nationale. Juste avant d'entrer en séance, Jean-Louis Borloo avait seulement lancé qu'après avoir créé "un choc de confiance en France", il fallait aussi "créer un choc de confiance avec ses partenaires européens". Durant la réunion, le nouveau locataire de Bercy n'aurait rien "lâché" des intentions de Paris, répétant l'attachement de la France au Pacte de Stabilité, mais insistant aussi sur le fait que Nicolas Sarkozy comme François Fillon entendaient respecter leurs engagements.

Jean-Claude Junker et Joachin Almunia, dans leur compte-rendu public des travaux de la réunion, se sont montrés très modérés. "je n'ai noté dans aucune prise de parole de mon collègue français des propos laissant croire que les engagements [en matière de discipline budgétaire et de consolidation des finances publiques] pris à Berlin en mai dernier étaient remis en cause. Je ne doute pas un seul instant que la France saura satisfaire aux exigences du pacte de stabilité", a ainsi déclaré le président de l'Eurogroupe. Le commissaire européen Joaquin Almunia, qui a indiqué que la politique française sera examinée lors de la prochaine réunion de l'Eurogroupe, le 9 juillet, a répété que tous les pays devaient "profiter des périodes économiques favorables pour réduire le déficit public".

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