Nicolas Sarkozy demande une majorité claire pour engager ses réformes

Une "majorité large" pour "réformer en profondeur" mais qui "a le devoir de s'ouvrir": telle est la demande faite par le président de la République aux Français à l'occasion de sa première interview depuis son élection, réalisée par Le Figaro juste avant son départ au sommet des dirigeants du G8 en Allemagne.

Nicolas Sarkozy ne veut pas perdre de temps pour mettre en oeuvre son "projet fort, cohérent, basé sur la franchise et la vérité". Aussi demande-t-il, dans les colonnes du Figaro, une majorité pour pouvoir gouverner. Mais cette majorité doit aussi "s'ouvrir", insiste le président qui confirme son engagement de confier la présidence de la commission des finances de l'Assemblée nationale à un membre de l'opposition, même si cela "bouscule certaines traditions".

Nicolas Sarkozy se propose, "si l'opportunité se présente", de faire entrer d'autres personnalités de gauche et du centre au gouvernement, et il confirme qu'il devrait y avoir de nouveaux secrétaires d'Etat, "en petit nombre", après les législatives. Il balaye aussi l'argument selon lequel il chercherait à accaparer tous les pouvoirs, alors que vingt régions sur vingt-deux, la moitié des départements et de nombreuses communes sont aux mains de la gauche. Et il précise qu'il recevra les responsables des principaux partis politiques, y compris le Front National, pour envisager une réforme du mode de scrutin législatif qui pourrait évoluer vers l'introduction d'une dose de proportionnelle.

Après avoir rendu hommage à l'action de François Fillon, il conteste toute "pause" dans sa volonté de réduire les déficits publics. Il confirme la règle du non renouvellement d'un fonctionnaire sur deux à partir du budget 2008, la réforme des régimes spéciaux de retraite et la présentation prochaine d'un texte de loi regroupant ses principales mesures fiscales, "un texte très fort qui montrera la cohérence de (sa) politique".

Sur les dossiers internationaux, le président rappelle que sa priorité est d'obtenir un traité européen simplifié, tout en réitérant son opposition à l'entrée de la Turquie dans l'UE. Il souhaite un accord au G 8 "sur un objectif chiffré pour la réduction des gaz à effet de serre", estimant que les Etats-Unis doivent "faire un effort" à cet égard. Concernant l'Afrique, à laquelle il veut "parler un langage de vérité" en soulignant que tous ses problèmes "ne viennent pas que de l'extérieur" du continent, il annonce aussi que Bernard Kouchner se rendra sur place dans les prochains jours pour tenter de trouver une solution à la tragédie du Darfour.

Enfin, il se déclare partisan d'un dialogue marqué par "l'amitié" mais aussi "la franchise" avec la Russie dont il comprend les réticences vis-à-vis du projet de bouclier anti-missile américain en Europe centrale: "M. Poutine a raison de nous dire qu'il faut comprendre le sentiment national russe mais je lui demande de prolonger sa réflexion. Comprenons l'histoire de la Pologne, comprenons l'histoire de la République tchèque."

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