Les ventes de cognac se rapprochent de leur record historique

Ces douze derniers mois, de mai 2006 à avril 2007, les expéditions de cognac ont progressé de 10%, se rapprochant de leur niveau historique de 1990. A l'exception du Japon, toutes les zones géographiques ont vu leurs ventes croître. Ce sont les produits de meilleure qualité qui enregistrent les plus fortes progressions.

L'amélioration des ventes de cognac se poursuit. Lors du dernier exercice (mai 2006-avril 2007), les fabricants de cognac ont vendu 485.000 hectolitres (hl), soit l'équivalent de 13,5 millions de caisses (une caisse représente 9 litres de cognac). Un niveau proche du record établi en 1990, qui était de 494.000 hl. En valeur, l'exercice 2006-2007 a été bon également avec une augmentation du chiffre d'affaires de 10,5% à 1,6 milliard d'euros.

Par grande région du monde, les douze derniers mois se sont caractérisés par une forte croissance des expéditions vers l'Europe (+10,8%). Et cela grâce à l'impulsion des pays de l'Est dont principalement la Russie (54,9% de plus que l'année précédente). Dans le reste de l'Europe, l'eau de vie enregistre de beaux résultats dans des pays tels que la France (+16,2%), la Suisse, les Pays-Bas...

Aux Etats-Unis, premier consommateur de cognac au monde, les ventes se sont maintenues (+1,1%). Le marché américain se caractérise par le fait qu'il s'y vend essentiellement du cognac de qualité supérieure, le plus cher. "Ce développement particulier est dû aux cocktails et aux long drinks très en vogue outre-Atlantique grâce au milieu du show-biz et du rap", commente-t-on au Bureau National Interprofessionnel du Cognac (BNIC).

En Asie, les consommateurs sont de plus en plus nombreux. Du coup, les livraisons se sont envolées en Chine (+49,3%) et en Malaisie (+45,1%). Certes, ce sont des taux de progression importants mais à relativiser en termes de volumes. Les Chinois n'ont acheté que 54.000 hl contre 378.000 hl pour les Américains...

Mais le cognac ne séduit plus au Japon où les ventes sont en baisse depuis de nombreuses années. Le pays du soleil levant, où les viticulteurs français faisaient les meilleurs ventes dans les années 1980, s'est petit à petit désintéressé du produit charentais. Et l'horizon ne semble pas s'y éclaircir, selon les prévisions des négociants.

Outre ces bons résultats commerciaux globaux, les professionnels du cognac notent que ce sont désormais les cognacs de qualité supérieure qui sont recherchés par les consommateurs: l'an dernier, leurs ventes ont fortement augmenté, de l'ordre de 18%. Le cognac de luxe semble devenir la référence. Comme le vin, le cognac se bonifie avec le temps. Les producteurs ont donc décidé de renforcer de 10% les réserves de vieillissement. Les viticulteurs veulent ainsi jouer de plus en plus sur le haut de gamme en délaissant petit à petit le cognac de moins bonne qualité.

Seule ombre pour le secteur: le développement de la contrebande. Elle intervient surtout en Russie, en Chine - où les traficants récupèrent des bouteilles vides et les revendent après les avoir remplies - et en Amérique du Sud. Le BNIC n'entend pas laisser ce phénomène prendre encore plus d'ampleur. Il mène directement des actions sur le terrain, tout en reconnaissant qu'il est difficile d'intervenir dans un pays étranger. Pour lutter plus efficacement contre cette fraude, les professionnels souhaiteraient passer des accords avec les Etats concernés.

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