L'emploi salarié dans le secteur concurrentiel a augmenté de 0,2% (+36.300 postes) au quatrième trimestre 2006 et de 1,1% sur l'année, avec la création de 192.000 emplois salariés, selon les résultats définitifs du ministère de l'Emploi publiés jeudi. Ces chiffres confirment une reprise de l'emploi, amorcée courant 2005, et marquent une accélération par rapport aux effectifs créés en 2005 (+117.200 postes).

La création d'emplois salariés en 2006, tirée en partie par l'intérim, est finalement plus soutenue que l'estimation provisoire faite le mois dernier (+0,9% sur un an). La France comptait donc 17,7 millions de salariés fin 2006. Au quatrième trimestre, la hausse de l'emploi hors intérim dans le secteur principalement marchand a été "de même ampleur" qu'au troisième trimestre: +0,3% (+42.500 postes) après +0,3% (+43.900 postes), a souligné la Dares, la direction des études du ministère de l'Emploi, citant des chiffres de l'Insee.

L'Unedic (assurance chômage), qui couvre un champ différent de l'Insee, a pour sa part enregistré une hausse de 0,3% des effectifs salariés au quatrième trimestre (+48.000 postes) et de 1,3% sur un an, soit un gain net de 204.400 postes de fin décembre 2005 à fin décembre 2006, selon des chiffres provisoires. L'assurance chômage a totalisé 16,24 millions de salariés dans les établissements affiliés à l'Unedic fin décembre, "un niveau jamais atteint auparavant". Selon l'Acoss, qui fédère les Urssaf chargées de collecter les cotisations sociales et dont le champ est encore différent, l'emploi salarié dans le secteur privé a progressé de 0,5% au quatrième trimestre (+82.000) et de 1,4% (+252.000) sur un an, pour atteindre 17,8 millions de salariés.

Les pertes d'emplois dans l'industrie, où les effectifs diminuent depuis le printemps 2001, se sont poursuivies au quatrième trimestre (-0,4%, -14.900 postes). Sur l'année, ce secteur a perdu 65.100 emplois, soit -1,7%, après une baisse de 2,2% en 2005, selon l'Insee. L'hémorragie se poursuit dans le textile (-8% sur un an), l'habillement-cuir, dont les effectifs sont passés de 470.000 à 82.000 au cours des trente dernières années, les industries d'équipement du foyer, mais aussi l'automobile, qui a perdu plus de 20.000 emplois depuis 2001, selon des séries longues de l'Unedic.

La construction, qui crée des emplois sans interruption depuis début 2003, est resté le secteur le plus dynamique en 2006 avec des effectifs salariés en hausse de 1% (+13.600) au quatrième trimestre. Sur un an, l'emploi salarié dans le BTP a crû de 4,1%, soit 54.700 emplois supplémentaires. Dans le tertiaire (principalement marchand), l'amélioration de l'emploi s'est poursuivie à un rythme plus modéré: la hausse des effectifs a atteint +0,3% (+30.100 postes) au quatrième trimestre. Sur l'ensemble de 2006, les effectifs dans les services ont progressé de 1,6% (+170.500 salariés). Dans les secteurs principalement non marchands, comme les personnels d'établissements privés de l'éducation ou de la santé, l'emploi salarié a progressé de 0,4% au dernier trimestre 2006 (+7.400) et de 1,6% en 2006 (+31.900).