Dans un entretien paru ce lundi matin dans le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), Axel Weber, le président de la Banque centrale allemande a déclaré que l'Allemagne n'en était qu'au début de sa reprise économique. Un optimisme qui pourrait suggérer que la Banque centrale pourrait prochainement relever ses prévisions de croissance.

Jusqu'à présent, la Bundesbank, communément appellée Buba, a parié sur une croissance d'environ 1,75% cette année, et d'environ 2% en 2008. Le gouvernement allemand, qui mise sur une progression de 1,7% en 2007, a déjà laissé entendre qu'il releverait aussi son pronostic à au moins 2%.

Selon Axel Weber, la première économie de la zone euro se situe dans une phase de reprise cyclique traditionnelle. Après avoir été portée quasi-exclusivement par les exportations, la demande intérieure a commencé à la fin de l'an passé à prendre le relais. "De nombreuses entreprises ont justifié leur plan d'investissement par une extension de leur capacité de production. Quant à la consommation des ménages, atone depuis le début des années 2000, elle s'est réveillée en 2006 et devrait contribuer davantage à la croissance cette année, une fois dissipés les effets néfastes de la hausse de la TVA, qui a grimpé de 16 à 19% début 2007.

En attendant que ces effets sur la consommation des ménages soient pleinement observés, l'impact de la hausse du taux de TVA outre-Rhin est pour l'instant faible sur l'inflation. Ce qui devrait réjouir la BCE. Selon les statistiques définitives publiées ce matin par l'Office fédéral des statistiques de Wiesbaden, Destatis, les prix ont progressé de 0,3% en mars, soit une hausse de 1,9% sur un an. Ces chiffres sont conformes aux données provisoires publiées fin mars. L'inflation reste donc inférieure à la limite de 2% souhaitée par la Banque centrale européenne.

Cette inflation toute relative s'explique en partie par la hausse du prix de l'énergie. Le prix de l'électricité et du gaz ont respectivement bondit de 6,2% et 8,5%. Les automobilistes allemands ont également subi des hausses des tarifs du super (+3,4%) et du diesel (+0,4%).

Bonne nouvelle pour les touristes, les prix ont nettement reculé dans les voyages à forfaits ou les locations de maison de vacances, souligne Destatis.

Ces statistiques déjouent les pronostics des économistes qui tablaient sur une forte accélération de l'inflation, consécutive au relèvement de trois points - de 16% à 19% - du taux de TVA appliqué depuis le 1er janvier dernier. Reste à savoir si cette modération des prix perdurera au cours des prochains mois et quel sera l'impact de cette décision fiscale sur la consommation des ménages. Pour l'instant, les économistes et le gouvernement estiment que son impact ne se fera pas ressentir au-delà du premier trimestre 2007.