Une enquête américaine fait plonger l'action BAE Systems à la Bourse de Londres

La justice américaine a ouvert une enquête sur BAE Systems pour tenter d'établir si le groupe britannique d'aéronautique et de défense a bien respecté la législation anti-corruption dans le cadre de contrats avec l'Arabie saoudite. A Londres, le titre BAE Systems cède 9,5% en fin de matinée.

L'action du groupe de défense britannique BAE Systems, qui vient de recevoir un avis d'enquête des autorités américaines sur son respect des lois anticorruption, dégringolait sérieusement mardi à la Bourse de Londres. En fin de matinée, le titre BAE Systems perdait 9,5% à 400,25 pence, dans un marché en recul de 0,6%.

La justice américaine a en effet ouvert une enquête sur BAE Systems pour tenter d'établir si le groupe britannique d'aéronautique et de défense a bien respecté la législation anti-corruption dans le cadre de contrats avec l'Arabie saoudite. En Grande-Bretagne, le Serious Fraud Office, l'agence chargée de ce type d'affaires, a abandonné ses investigations sur ce dossier en décembre dernier, le premier ministre Tony Blair ayant argué du fait qu'elles mettaient en péril la sécurité nationale et les relations diplomatiques avec Ryad. BAE fait l'objet actuellement d'enquêtes de la justice dans six pays.

"BAE Systems s'est vu notifier par le département américain de la Justice que celui-ci a entamé une enquête formelle liée au respect par la société des lois anti-corruption incluant les activités de la société concernant le royaume d'Arabie saoudite", annonce le groupe dans un bref communiqué mardi.

Une enquête qui tombe mal pour le groupe défense

Numéro un européen du secteur de la défense, BAE a toujours nié toute malversation ou infraction dans le cadre de ses relations avec l'Arabie saoudite. L'enquête de la justice américaine porte sur le contrat Al Yamamah, le plus gros contrat d'exportation d'armement jamais signé par une entreprise britannique, signé dans les années 1980 pour un montant global estimé à 43 milliards de livres sterling (64 milliards d'euros). La presse britannique a rapporté récemment que BAE avait versé, avec l'aval du ministère de la Défense britannique, plus d'un milliard de livres à un prince saoudien via des comptes bancaires aux Etats-Unis. Mais BAE a nié ces informations.

L'ouverture d'une enquête aux Etats-Unis tombe mal pour BAE Systems qui essaie de s'y implanter de plus en plus, au point que sa transformation en société américaine est régulièrement évoquée. BAE vient en particulier d'acquérir le groupe Armor Holdings (véhicules blindés, armes pour troupes au sol, équipements de sécurité...) pour 4,5 milliards de dollars dette comprise. Cette opération approuvée par l'administration américaine avait paru de bon augure pour BAE Systems. Mais le répit aura été de bien courte durée pour le groupe britannique.

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