La CGT alerte sur quatre suicides en deux semaines chez PSA à Mulhouse

Trois salariés de l'usine Peugeot-Citroën se sont donnés la mort en mai, après le suicide l'un employé de 51 ans en avril. La direction annonce des actions de "prise en charge des salariés en détresse".

Après Renault, Peugeot ? Trois salariés de l'usine PSA Peugeot-Citroën de Mulhouse (Haut-Rhin) se sont suicidés dans le courant du mois de mai dernier, a révélé lundi la CGT, qui a fait part de son "inquiétude" et met en avant de "fortes pressions sur le lieu de travail". Ces suicides font suite à celui d'un employé de l'usine âgé de 51 ans, qui s'était pendu en avril dans un local technique de l'unité mécanique du site mulhousien. Par ailleurs, rappelle la CGT, un salarié de PSA de l'usine de Charleville-Mézières, dans les Ardennes, s'était suicidé en février en invoquant ses conditions de travail dans une lettre d'adieu.

"En quinze jours, entre avril et mai, il y a eu quatre suicides de salariés" à l'usine Peugeot-Citroën de Mulhouse, constate Vincent Duse, secrétaire CGT, qui veut tirer "la sonnette d'alarme" en révélant ces décès. "Contrairement au premier, les trois autres (employés), qui appartenaient tous à l'atelier de ferrage, où on assemble les châssis bruts des véhicules, ne se sont pas suicidés dans l'usine", précise-t-il.

Selon le syndicaliste, l'un des trois a laissé une lettre pour dire qu'il avait un problème avec sa compagne, tandis que les deux autres n'ont pas donné d'explication. Ces salariés étaient "expérimentés, ils avaient entre 30 et 40 ans (...). Ils avaient des problèmes d'argent ou de santé, qui s'ajoutaient à la pression au travail, à l'ambiance pourrie sur le lieu de travail", souligne Vincent Duse.

La direction de PSA, qui ne veut pas s'exprimer sur les cas individuels de suicide pour respecter "la douleur des familles", a décidé de "metttre en place de nouvelles actions pour mieux prendre en charge les personnes en détresse", indique un porte-parole. Il s'agit d'"actions d'aide et d'écoute, de mesures préventives et de cellules de veille". Par ailleurs, la direction va "renforcer les processus internes de détection du harcèlement", précise le porte-parole.

Une cellule rassemblant médecins, représentants du personnel et membres de la direction doit se réunir ce mois-ci à Mulhouse. "Les causes d'un suicide sont toujours complexes. Les ressources humaines de PSA mènent des enquêtes internes pour déterminer s'il peut y avoir un lien avec le travail. Nous réfléchissons aux causes potentielles du mal-être au travail", affirme la direction.

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