C'est toujours non! Le géant de l'aluminium canadien Alcan a une nouvelle fois rejeté mercredi soir l'offre de rachat de 28,3 milliards de dollars de son concurrent américain Alcoa sans pour autant indiquer sa stratégie pour contrer cette offre hostile. "Le résultat reste encore inconnu; la valeur reste inadéquate", a déclaré la porte-parole d'Alcan, Anik Michaud. Une déclaration qui intervenait peu de temps après qu'Alcoa a notifié son offre aux autorités américaines de la concurrence.

"Le conseil d'administration a déjà rejeté l'offre et continue d'évaluer toutes les options pour maximiser la valeur pour l'actionnaire", a ajouté la porte-parole. L'offre d'Alcoa expire en principe le 10 juillet. Toutefois les analystes s'attendent à ce qu'elle soit prolongée.

Le canadien a donc encore un bon mois pour trouver une alternative à l'offre d'Alcoa. Certaines informations ont fait état de l'intérêt de grands groupes miniers comme BHP Billiton ou Rio Tinto pour le producteur canadien.
Outre le feu vert des autorités de la concurrence, les candidats à une reprise d'Alcan devront respecter l'accord conclu avec le Québec qui fournit au groupe une électricité à bas prix en échange du maintien de son siège social à Montréal et du maintien d'investissement dans la province.

Le PDG d'Alcoa apparaît lui tout à fait déterminé à poursuivre son offre hostile. "Nous avons une feuille de route détaillée pour résoudre les problèmes de concurrence via des cessions ciblées sur des segments appropriés", a déclaré Alain Belda cité dans un communiqué. Il a dit aussi pouvoir faire des propositions allant au-delà de l'accord conclu par sa cible avec le Québec. Alcoa offre 58,60 dollars en espèces et 0,4108 action Alcoa pour chaque action Alcan, ce qui, sur la base du cours de Bourse d'Alcoa mercredi après-midi donnait une valeur de 74,97 dollars par action. Alcan a fini à 83,45 dollars à la Bourse de New York mercredi et reste donc supérieur à la valeur de l'offre d'Alcoa.