A Strasbourg, Nicolas Sarkozy pilonne la BCE

Le président Sarkozy s'en est pris à nouveau, cette fois devant les députés européens, à la Banque centrale européenne (BCE) et à sa politique monétaire. Il plaide en outre pour "une véritable préférence communautaire".

Devant le parlement européen de Strasbourg, ce mardi, Nicolas Sarkozy a de nouveau critiqué à mots très peu couverts la Banque centrale européenne (BCE) et demandé la mise en oeuvre d'une "politique de change" au niveau européen. "L'Europe a choisi la démocratie et, dans une démocratie, nulle indépendance ne peut se confondre avec une irresponsabilité totale (...) Si tous les pays ont des politiques de change, pourquoi pas l'Europe ?", a interrogé le président français.

"L'Europe a choisi la démocratie et dans une démocratie il faut pouvoir débattre de tout: de la politique budgétaire, de la politique commerciale, de la politique monétaire, de la politique industrielle, de la politique fiscale", a fait valoir Nicolas Sarkozy devant les députés européens. "Nul ne peut se prévaloir de l'indépendance de son statut pour se dispenser d'avoir à rendre des comptes, à s'expliquer, à être contrôlé", a-t-il insisté. "Dans une démocratie, la responsabilité politique est un principe universel, essentiel et incontournable."

Dans son discours de Strasbourg, le président français a élargi son propos à d'autres domaines de la politique européenne et souhaité que le mot "protection" ne soit pas banni du vocabulaire communautaire. "Si nous ne voulons pas qu'un jour les peuples exaspérés d'être victimes de la concurrence déloyale et des dumpings réclament de nouveau le protectionnisme et la fermeture, nous devons avoir le courage de débattre de ce que doit être une véritable préférence communautaire", a-t-il dit.

"Nous devons être capables de faire autant pour nous protéger que ce que font les autres (...), de nous doter des mêmes moyens d'agir que tous les autres. Si les autres nations ont le droit de se défendre contre les dumpings, pourquoi l'Europe devrait-elle les subir?" a-t-il ajouté. Outre la politique de change, Nicolas Sarkozy a cité la réservation d'une partie des marchés publics aux PME, la politique industrielle, l'agriculture et les contraintes de la lutte contre le réchauffement climatique. "L'Europe ne veut pas du protectionnisme mais l'Europe doit réclamer la réciprocité", a-t-il insisté.

Le choix de l'économie de marché n'implique pas d'autre part le "laissez-faire absolu et la dérive d'un capitalisme financier qui fait la part belle aux spéculateurs et aux rentiers plutôt qu'aux entrepreneurs et aux travailleurs", a-t-il ajouté. Il a de nouveau estimé que l'Europe avait un rôle à jouer dans "la nécessaire moralisation du capitalisme financier". "Sur tous ces sujets nous avons tous des idées et des points de vue différents. Eh bien ce n'est pas une raison pour ne pas en parler", a-t-il conclu. "Nous devons en débattre jusqu'à ce que nous ayons réussi à rapprocher assez nos points de vue pour pouvoir bâtir une politique commune."

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