Comment j'ai tué mon père

"Happy Birthday Daddy" met en scène un règlement de compte familial. La complexité des rapports père-fils y est longuement analysée.

Le titre sonne comme de chaleureuses retrouvailles entre un fiston chéri et son tendre papa. Il n'en est rien. Les deux hommes se rencontrent certes, mais l'ambiance n'est pas à la fête. Pourtant, l'occasion est là. Les soixante ans du père, un gâteau au chocolat, des bougies, du champagne en réserve. Mais la table recouverte d'une nappe blanche au centre de la scène reste vide. Une ambiance malsaine, sans musique et sans artifice règne dans le théâtre.

Le fils dans un costume sur-mesure et impeccable, est ici maître de cérémonie, tour à tour victime ou bourreau. Il rend un dernier hommage, à sa manière, à celui qui ne l'a jamais considéré. Bâillonné et attaché, le père est réduit au silence. Condamné par contumace en quelque sorte. Face à son fils rongé par la haine, il n'a plus droit à la défense. Questions, regrets, suppliques... Le fils, hanté par l'absence de la figure paternelle, fait le bilan de sa vie. Mais tout retour en arrière semble impossible.

La pièce montre les séquelles de l'enfant-adulte qui, incapable de se construire, hésite entre deux mondes. Mais le passage obligé par la psychanalyse fait un peu cliché. Cet "Happy Birthday Daddy" devient la chronique d'une mort annoncée. Le geste suspendu au-dessus du paternel est trop attendu. Il faut saluer le jeu à fleur de peau de l'acteur Emeric Marchand, qui dans le partage de ses sentiments fait bien ressortir un malaise. Il livre un monologue agressif et dérangeant.


"Happy Birthday Daddy" jusqu'au 17 juin au Vingtième Théâtre, 7 rue des Plâtrières 75020 Paris. Tél: 01 43 66 01 13

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