Le prix du pétrole décroche des 80 dollars

Le baril de light sweet crude baisse pour le troisième jour de suite à New York. Le rebond du dollar est la principale raison invoquée par les négociants pour expliquer cette baisse.

Comme ils l'avaient déjà fait il y a une semaine, les négociants intervenant sur le marché pétrolier new-yorkais ont de nouveau fait passer le prix du baril de light sweet crude sous la barre psychologique des 80 dollars. Dans l'après-midi, le cours du brut déclinait de plus de 1% à 79,19 dollars. La baisse atteint 4,4% depuis la clôture à 82,88 dollars de jeudi soir, date à laquelle remonte le dernier accès de fièvre sur le marché pétrolier. A Londres, le prix du pétrole était également en net recul, pour la troisième séance consécutive, le baril de Brent perdant 1,6% à 76,43 dollars.

"Le rebond du dollar, la chute des marges de raffinage, la demande d'essence plus faible que prévu à pareille période de l'année, se combinent pour nourrir des pressions vendeuses qui pourrait nourrir une correction plus importante jusqu'à 75 dollars d'ici jeudi" résume Mike Fitzpatrick, responsable de la gestion des risques énergétiques chez MAN Financial à New York.

La principale raison invoquée pour expliquer cette baisse reste en effet l'arrêt de la dépréciation du dollar à des niveaux historiques face aux autres devises. Depuis plusieurs semaines, le cours du pétrole réagit en effet de manière épidermique - en s'appréciant d'un cran - à chaque perte de valeur du billet vert. Cette dépréciation accroît en effet le pouvoir d'achat pétrolier des investisseurs détenant des devises fortes - comme l'euro. Le billet vert n'en reste pas moins extrêmement faible, après avoir touché, lundi, son plus bas face à la monnaie européenne.

La fin de la saison des ouragans qui se profile dans le Golfe du Mexique incite également les fonds d'investissement à marquer une pause dans leurs achats.

Sur le front du raffinage, les travaux de maintenance qui seront mis en place au cours des semaines à venir - afin de préparer le pic hivernal de la consommation de fioul de chauffage - vont rendre, durant quelques semaines, les produits raffinés moins abondants - et plus chers - mais conduiront également les raffineries à "aspirer" un peu moins de brut. Ce qui pourrait permettre au prix de ce dernier de se relâcher. Provisoirement.

Sur un plan plus fondamental, les opérateurs du marché semblent de nouveau soupeser l'idée d'une activité américaine déjà ralentie par les répliques de la crise du subprime l'été dernier sur le marché du crédit immobilier. Ce qui réduirait un peu les besoins énergétiques dans les mois à venir. Alors que jusque là, la crainte d'approvisionnements de brut incapables d'étancher la soif hivernale d'hydrocarbures de l'hémisphère Nord expliquait le du prix du baril de WTI au-delà des 75 dollars.

La publication du niveau des réserves d'hydrocarbures américaines, demain mercredi, donnera quelques indications permettant de pencher en faveur de l'une ou l'autre de ces hypothèses. Hier, les prix du fioul domestiques sur le marché new-yorkais ont ainsi accusé leur troisième jour de baisse consécutif. Les opérateurs attendent en effet de se voir annoncer une nouvelle hausse des stocks de fioul. Ce qui pourrait quelque peu dissiper les craintes de pénurie qui ont longtemps parcouru le marché.

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