Les autres films de la semaine

Parmi les sorties de la semaine: "Belle toujours", "Le vieux jardin", "Goodbye Bafana", "TMNT Les Tortues Ninja", "Anna M." et "Sunshine".

"Belle toujours"
Quarante ans après "Belle de jour", le chef d'oeuvre de Luis Bunuel, le vétéran du cinéma mondial, le portugais Manoel de Oliveira, revient sur la relation trouble entretenue par une bourgeoise frigide et son amant, un ami de son mari paralysé. Catherine Deneuve ayant décliné l'offre de reprendre le rôle de Séverine, c'est Bulle Ogier qui s'y atèle avec bonheur. Michel Piccoli, lui, n'a pas hésité à poursuivre sa partition de cynique qui joue avec sa maîtresse comme avec une poupée. Ils ne sont plus revus depuis 40 ans. Quand ils se croisent par hasard, elle est devenue une veuve très digne et fait tout pour l'éviter. Ce qui ne manque pas de l'exciter et, avec la complicité d'un barman, il part sur ses traces. Il réussit enfin à la convaincre de se revoir en échange de la promesse de lui révéler le secret qui la taraude depuis 40 ans: a-t-il divulgué ou non à son mari leur liaison? On peut compter sur Oliveira pour entretenir savamment le suspense...
N.T.

"Le vieux jardin"
Passionné par l'histoire récente de son pays, le cinéaste coréen Im Sang-soo, auteur de "The President's Las bang", revient sur le coup d'état militaire qui a affecté son pays en mai 1980. L'histoire se passe dans la ville de Kwangju, bastion de la résistance où les insurgés forment des milices civiles armées. Fuyant une manifestation férocement réprimée par l'armée, le jeune Hyun-woo, militant socialiste, trouve refuge à la campagne, auprès d'une jeune femme artiste. Après avoir vécu une histoire d'amour passionnée, il fait le choix de retourner à la ville et de reprendre ses activités politiques. Il est immédiatement arrêté. Le film débute à sa sortie de prison, 17 ans plus tard. Avec d'habiles allers-retours dans le temps, il fait revivre avec beaucoup de tact ce passé intense qui contraste avec la vacuité du présent. Un beau film à l'émotion contenue.
N.T.

"Goodbye Bafana"
Gardien attitré de Nelson Mandela entre 1968 et 1990, James Gregory dit avoir ressenti au fil des années un véritable respect pour l'ancien prisonnier politique. Au point où cet Afrikaner en serait venu à douter du bien-fondé de l'Apartheid. Son autobiographie fait aujourd'hui l'objet d'une pitoyable adaptation cinématographique signée Bille August (Pelle le conquérant). Car le face à face tant attendu entre le leader charismatique de l'ANC et son geôlier est traité à la va-vite, par une superposition de clichés. Mais là n'est pas le pire. Dennis Haysbert (le président Palmer de la série télévisée " 24 heures chrono ") est insupportable dans le rôle de Mandela. Soucieux de prendre un accent sud-africain, il s'empêtre dans son jeu. Au point où tout sonne faux. Un comble pour un personnage d'une telle stature.
Y. Y.

"TMNT - Les Tortues Ninja"
Elles sont de retour! Après les bandes dessinées, les films et les dessins animés... voici les Tortues Ninja sous forme de long-métrage d'animation. On se souvient de la tortue-mania qui avait touché la France au début des années 90. Pas sûr que ce nouvel opus engendre le même phénomène. L'une des raisons du succès de la série était l'interaction entre les quatre équipiers. Or elle est ici quasi absente. Une scène est à sauver: le combat entre les frères Leonardo et Raphael sous une pluie battante. Quelques minutes ténébreuses qui rappellent ce que fut la création originale - un comic-book en noir et blanc qui tournait en dérision avec intelligence les super héros - et comment elle fut ensuite édulcorée pour devenir un produit de masse anodin.
O. L. F.

"Anna M."
Repéré avec "La Parenthèse enchantée", Michel Spinosa revient avec un long-métrage sombre qui dresse le portrait d'une érotomane. Anna (Isabelle Carré) est en effet persuadée que le docteur qui l'a aidé à recouvrer l'usage de ses jambes après un accident est amoureux d'elle. Un délire qui vire vite à l'obsession dangereuse. Les quelques fois où Michel Spinosa se concentre exclusivement sur Anna, lorsqu'il nous fait pénétrer son esprit confus - à la manière de Lodge Kerrigan ("Keane") - alors, il fait mouche. Mais trop souvent le réalisateur dramatise inutilement. Son film se rapproche alors des gentils thrillers paranoïaques de la fin des années 80 dont "Liaison Fatale" - où Glenn Close terrorisait Michael Douglas - est le modèle.
O. L. F.

"Sunshine"
En 2057, le déclin précipité du soleil met en péril l'espèce humaine. Un équipage de huit personnes s'embarque sur un vaisseau pour créer une explosion à la surface de notre étoile et en relancer l'activité. Certes, le réalisateur Danny Boyle (qui complète ici la variété de son répertoire après "Trainspotting", "La Plage", "28 jours plus tard") apporte une incontestable nouveauté dans la dimension artistique, avec les effets visuels et sonores d'un soleil omniprésent. Mais le vaisseau, tout comme les membres de l'équipage, leur vie en huis clos, leurs aspirations et leurs différends, laissent une forte impression de déjà-vu. Un film sur la conquête de l'espace est un projet ambitieux censé stimuler l'imagination, le suspense ou même le trac. Malgré une histoire originale et pleine d'à propos à l'heure où la planète court de graves dangers, "Sunshine" parvient tout au plus à intriguer un peu.
C. M.

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