Des "people" dans la course aux législatives

Les chanteurs Francis Lalanne et Jean Schultheis ou encore le judoka Djamel Bouras se présentent à la députation, chacun dans leur circonscription. Un premier engagement politique qui ne passe pas inaperçu de leurs adversaires qui crient le plus souvent à la manipulation médiatique.

Alors que la campagne des législatives a démarré officiellement depuis lundi, des candidatures à la députation, parfois surprenantes, ont été déposées la semaine dernière dans les préfectures. Dans la bataille qui oppose désormais le nouveau gouvernement, en quête d'une majorité à l'Assemblée nationale, et le PS, en pleine crise, ce sont des candidats au nom mieux connu des pages magazines qui ont fait leur entrée en politique.

Ainsi, le chanteur Francis Lalanne a déposé sa candidature dans la deuxième circonscription du Bas-Rhin, à Strasbourg. L'auteur de "La maison du bonheur" et "La plus belle fois qu'on m'a dit je t'aime" s'est inscrit sous la bannière du Mouvement écologiste indépendant (MEI), sous la profession poète.

Autre chanteur a tenter la députation: Jean Schultheis. Egalement pianiste et compositeur, il s'était fait connaître dans les années 1980 par son tube "Confidence pour confidence" avec un look improbable. Aujourd'hui l'artiste se présente sous l'étiquette Génération Ecologie (GE) dans la première circonscription du Vaucluse, à Avignon. Il affrontera le maire UMP de la ville, Marie-Josée Roig.

Ancien sportif de haut niveau, Djamel Bourras a annoncé se présenter aux législatives dans la deuxième circonscription de Seine-Saint-Denis qui couvre les villes de Saint-Denis, Pierrefitte et Villetaneuse. Le judoka s'est inscrit sous les couleurs du Mouvement démocrate, le Modem de François Bayrou, à qui il avait apporté son soutien durant la campagne présidentielle.

Le très "people" Arno Klarsfeld s'est quant à lui inscrit à la députation dans la huitième circonscription de Paris qui s'étend sur une partie du XIIe arrondissement. L'avocat, qui s'est déjà vu confier plusieurs missions par Nicolas Sarkozy, joue une carte importante pour son avenir politique, qu'il rêve au gouvernement.

C'est sans compter sur son adversaire, l'adjointe Verte au maire de Paris, Pénélope Komitès, qui dénonce le "manque de sérieux du parachutage et de la légèreté du candidat Arno Klarsfeld". La candidate qui se présente dans la même circonscription regrette "ces manoeuvres électoralistes et médiatiques qui se font au détriment du débat de fond entre candidats à l'écoute des préoccupations des habitants".

Dur dur de faire ses premiers pas en politique. Francis Lalanne a lui aussi dû affronter les critiques d'hommes politiques confirmés. Ainsi Daniel Cohn-Bendit a qualifié sa candidature d'être l'oeuvre d'un "bon maître-chanteur", faisant allusion au président du MEI, Antoine Waechter, qu'il accuse de manipulation.

Le député européen explique que ce dernier veut "mettre une nouvelle fois des bâtons dans les roues" du candidat Vert, Yann Wherling, qui se présente dans la même circonscription très convoitée que celle du chanteur. Ce à quoi répond le poète: "quand on mélange le vert avec du rose, on se retrouve un peu marron".

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