Bruxelles inflige une amende de 274 millions d'euros à un cartel dans la bière.

Les trois brasseurs néerlandais, Heineken, Bavaria et Grolsch, ainsi que le belge Interbrew, depuis devenu InBev sont condamnés pour entente illicite sur le marché de la bière aux Pays-Bas. Bruxelles leur a infligé aujourd'hui une amende de 273,7 millions d'euros.

Pour Neelie Kroes, la Commissaire à la Concurrence, c'est une nouvelle victoire dans sa croisade contre les pratiques anti-concurrentielles. Depuis son arrivée à Bruxelles, en novembre 2004, celle-ci a déjà démentelé 15 cartels. Dans cette nouvelle affaire, révélée par La Tribune, ce sont les trois brasseurs néerlandais, Heineken, Bavaria et Grolsch, ainsi que le belge Interbrew, depuis devenu InBev qui sont accusés pour entente illicite sur le marché de la bière aux Pays-Bas. Un an et demi après les avoir avertis qu'elle les soupçonnait de pratiques anticoncurrentielles, Neelie Kroes a finalement condamné aujourd'hui les trois brasseurs à une amende de 273,7 millions d'euros. Les trois groupes néerlandais ont annoncé leur intention de faire appel.

C'est Heineken qui a écopé de la facture la plus salée, avec une amende de 219,3 millions d'euros, suivi de Grolsch (31,7 millions) et Bavaria (22,8 millions). InBev, qui a dénoncé l'entente auprès de la Commission, a bénéficié de sa clémence et n'aura donc aucune amende à payer. Neelie Kroes reproche aux brasseurs d'avoir, entre 1996 et 1999, "tenu des réunions officieuses, durant lesquelles ils ont coordonné les prix et les hausses de prix de la bière aux Pays-Bas".

"Nous ne pouvons tolérer que les principaux fournisseurs de bière se soient mis d'accord pour augmenter les prix et se partager le marché. Les plus hautes instances de ces entreprises savaient de façon pertinente que leurs agissements étaient illicites mais elles ont malgré tout poursuivi dans cette voie et ont tenté de brouiller les pistes", a déploré la Commissaire aujourd'hui. Cette condamnation est la quatrième d'une longue série débutée fin 2001.

Au début des années 2000, la Commission avait en effet lancé, de sa propre initiative, une enquête, afin d'examiner les pratiques commerciales de certains brasseurs qui lui semblaient anticoncurrentielles. Fin 2001, ce sont les brasseurs luxembourgeois qui avaient été condamnés pour entente sur leur marché national.

Faisant d'une pierre deux coups, la Commission avait également épinglé Interbrew et le français Danone, ancienne maison-mère du brasseur belge Alken-Maes, à payer ensemble 91 millions d'euros, pour une entente en Belgique, de 1993 à 1998. La dernière condamnation date de septembre 2004. Alors qu'elle concernait un marché beaucoup plus important, la France, la Commission n'a alors infligé que 2,5 millions d'euros d'amende aux deux principaux groupes brassicoles français, Danone et Heineken France. Si la Belgique, le Luxembourg, la France et maintenant les Pays-Bas ont été rappelés à l'ordre, la Commission a en revanche clôturé, sans prendre de sanction, plusieurs dossiers: en Italie, au Danemark et au Portugal.

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