EADS, Thales et Indra vont coopérer pour un nouveau drone

Le patron de la DGA, François Lureau, a annoncé qu'un accord préliminaire a été signé au Bourget entre la France et l'Allemagne, auxquelles se joindra l'Espagne. Le programme est évalué entre 500 millions et 1 milliard d'euros.

La France, l'Allemagne et l'Espagne ont finalisé un accord portant sur le développement d'un projet de drone d'observation, qui devrait être opérationnel à l'horizon 2014, a déclaré ce vendredi à Reuters François Lureau, délégué général pour l'armement français. L'accord préliminaire a été signé au salon aéronautique du Bourget entre la France et l'Allemagne, l'Espagne devant le parapher en juillet.

Le contrat sur ce projet de drone volant à haute altitude, baptisé "Advanced UAV", sera notifié au groupe européen EADS qui devra présenter d'ici un an les solutions techniques adaptées, en association avec le groupe français d'électronique de défense Thales et l'espagnol Indra . "Nous sommes au début d'un vrai programme européen qui, à l'horizon 2014, proposera aux armées de ces trois pays une véritable solution opérationnelle, performante et économique et qui donnera à l'Europe son autonomie", a souligné François Lureau.

Le contrat portant sur les études préliminaires dites de "réduction des risques" représente une somme d'environ 60 millions d'euros alors que le programme lui-même est évalué entre 500 millions et 1 milliard d'euros en fonction des besoins précis qui seront exprimés d'ici là par les trois pays, a-t-il ajouté. Ce projet, s'il aboutit, mettrait fin à plusieurs années d'errements en Europe pour développer un tel avion sans pilote, système permettant aux armées de mener à bien des missions d'observation comme de frappe de cibles sans mettre en danger un pilote.

EADS a en effet mis fin récemment à un partenariat signé il y a quelques années avec Dassault Aviation pour développer ce même type de drone. Dassault Aviation, qui n'est pas associé au projet "Advanced UAV", s'était déclaré vendredi dernier prêt à développer un projet concurrent de drone "Male Moyenne Altitude longue endurance", en se basant soit sur une nouvelle plate-forme, soit sur une plate-forme dérivée d'un drone israélien conçu par la société IAI. Son président, Charles Edelstenne, avait affirmé avoir conclu un accord de coopération en ce sens avec Thales qui est resté pour sa part très évasif sur le sujet.

Pour la Délégation générale pour l'armement (DGA), organisme dépendant du ministère de la Défense, ce type de drone est tellement sensible qu'il n'est pas envisageable de dépendre sur le plan technologique d'un industriel non-européen comme IAI. "Il nous semble que sur des sujets aussi stratégiques, l'Europe doit être capable de fournir des technologies critiques", a déclaré François Lureau. "Jusqu'à ce jour, je n'ai aucune proposition formelle de Dassault. Je suis tout à fait prêt à regarder si Dassault a des propositions à fournir", a-t-il ajouté, soulignant que le constructeur aéronautique n'avait pas souhaité jusqu'à présent s'associer au projet piloté par EADS.

EADS prévoit deux versions de cet avion sans pilote qui seront utilisées pour des missions de surveillance et de reconnaissance à une altitude de plus de 10 kilomètres.

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