La rentabilité de Motorola souffre de la guerre des prix

Confronté à une concurrence accrue sur le marché des téléphones, le deuxième fabricant mondial de combinés portables a publié aujourd'hui un bénéfice en baisse de 48% en 2006, malgré une progression record de ses ventes. Pour compenser une prévision de croissance de son chiffre d'affaires inférieure à celle du secteur en 2007, Motorola va sabrer dans ses effectifs. Le groupe a annoncé la suppression de 3.500 emplois sur le premier semestre de l'année.

Malgré des ventes au plus haut, le groupe Motorola, numéro deux mondial sur le marché des téléphones portables, n'a pu enrayer la chute de ses bénéfices au quatrième trimestre 2006 comme sur l'ensemble de l'année. En cause: la bataille féroce que se livrent les principaux acteurs du secteur sur les prix et ses conséquences néfastes sur les marges du fabricant américain.

Pour compenser une prévision de croissance de son chiffre d'affaires inférieure à celle du secteur en 2007, Motorola entend sabrer dans ses effectifs au premier semestre de l'année et supprimer 3.500 emplois. Une décision qui s'intègre dans le cadre d'un vaste programme de réduction des coûts annoncé cet après-midi par David Devonshire, le directeur financier du groupe, au cours d'une conférence analystes.

Sur le quatrième trimestre 2006, le bénéfice net de Motorola a été divisé par deux, plongeant de 48% à 624 millions de dollars, et ce malgré une hausse de ses ventes sur la période de 17% à 11,8 milliards, précise le groupe dans un communiqué. Sur l'ensemble de l'année fiscale, le fabricant du RAZR, téléphone best-seller qui s'est écoulé dans le monde à plus de 50 millions d'exemplaires, a vu son bénéfice net chuter de 20% à 3,66 milliards de dollars, alors que dans le même temps ses ventes ont progressé de 21,6% à 42,88 milliards.

Le dynamisme du groupe n'a pourtant pas faibli en 2006, ses ventes de téléphones mobiles ont même atteint le niveau record de 217,4 millions d'unités, soit un bond de 49% par rapport à 2005. Motorola a également vu sa part de marché s'établir à 22,2%, soit 4,3 points de plus que l'année passée. L'affaiblissement de la rentabilité du groupe tient pour l'essentiel dans la compétition acharnée qui règne entre Motorola et ses concurrents. Les marges sont sacrifiées sur l'autel des parts de marché, notamment dans les pays émergents comme l'Inde et la Chine.

Ainsi sur le quatrième trimestre 2006, le résultat d'exploitation de Motorola s'est réduit de moitié, tombant à 341 millions de dollars, durement pénalisé par une marge bénéficiaire pour les téléphones portables qui s'est contractée à 4,4% du chiffre d'affaires, contre 12% au troisième trimestre. "Nous sommes déçus de nos résultats opérationnels au dernier trimestre, mais le groupe a généré une solide croissance des ventes et réalisé ou dépassé nos objectifs dans plusieurs domaines pendant le trimestre", a souligné dans un communiqué Ed Zander, le patron de Motorola.

Le dirigeant s'estime confiant pour l'année 2007, affirmant que le groupe "reste bien placé pour poursuivre sa croissance". Mais subsiste tout de même un point d'interrogation. Motorola prévoit en effet pour le premier trimestre de l'année des ventes comprises entre 10,4 et 10,6 milliards de dollars, en hausse d'à peine plus de 4% par rapport au premier trimestre 2006. Certes il y a deux semaines, le fabricant avait pris le soin d'avertir les investisseurs d'une franche révision à la baisse de ses objectifs en termes de bénéfice et de chiffre d'affaires. Une annonce qui contraste avec les prévisions des principaux observateurs du secteur qui eux, continuent de s'accorder sur une croissance de 10% du marché des téléphones portables en 2007.

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