La Corée du Nord sur le point d'abandonner son programme nucléaire

L'accord visant au démantèlement de l'arsenal atomique de la Corée du Nord devrait être adopté ce mardi après-midi par les six pays participant depuis 2003 aux pourparlers sur la crise nucléaire nord-coréenne. Le dernier régime de type stalinien au monde devrait recevoir un million de tonnes de pétrole et un million de kilowatts d'électricité en échange du démantèlement de l'ensemble de son programme nucléaire militaire.

Après quatre ans de négociations, la communauté internationale a fini par convaincre la Corée du Nord d'abandonner son programme nucléaire. L'accord visant au démantèlement de son arsenal atomique devrait être adopté ce mardi après-midi par les six pays participant (Chine, Corées du Nord et du Sud, Etats-Unis, Japon et Russie) depuis 2003 aux pourparlers sur la crise nucléaire nord-coréenne.

"A la réunion des chefs de délégations (mardi matin), plusieurs amendements techniques ont été suggérés. Mais le document commun été pratiquement adopté", a indiqué à l'AFP (Agence France Presse) une source s'exprimant sous le couvert de l'anonymat. Une source diplomatique a cependant précisé à Reuters que la Corée du Nord n'avait pas encore donné "officiellement" sa réponse au projet d'accord.

Ce "texte final", diffusé par la Chine, décrit les premiers pas que devrait faire la Corée du Nord pour commencer à démanteler son programme nucléaire et les compensations économiques qu'elle recevrait en retour. La Corée du Nord, l'un des Etats les plus pauvres du monde et frappé par des pénuries d'énergie, dev rait recevoir en contrepartie de l'abandon de son arsenal nucléaire une aide substantielle notamment en pétrole "La Corée du nord sera récompensée au fur et à mesure qu'elle ira vers le démantèlement de ses programmes nucléaires", a dit le négociateur sud-coréen Chun Yung-woo.

Selon la chaîne de télévision américaine ABC, Pyongyang devrait recevoir un million de tonnes de pétrole et un million de kilowatts d'électricité chaque année. La Corée du Nord aurait commencé par exiger deux millions de tonnes de pétrole et deux millions de kilowatts d'électricité avant d'en accepter la moitié. En échange, selon l'agence sud-coréenne Yonhap, le régime nord-coréen s'engagerait à désactiver sa principale installation nucléaire de Yongbyon et d'autres installations dans les deux mois.

Le principal négociateur américain Christopher Hill a indiqué que l'accord de Pékin était basé sur celui réalisé en septembre 2005. Il avait capoté deux mois plus tard, la Corée du nord protestant contre d'autres sanctions américaines sans lien avec le nucléaire, prises en réponse à des affaires de fausse monnaie et de blanchiment d'argent. Pyongyang a procédé ensuite à son premier essai nucléaire en octobre, ce qui a entraîné des sanctions de l'ONU et par ricochet redonné un caractère d'urgence aux négociations à six.

Reste à définir qui financera l'opération "nucléaire contre pétrole". Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a réaffirmé mardi que son pays n'avait pas l'intention de financer un accord en l'absence de progrès sur le dossier des Japonais kidnappés par la Corée du Nord pendant la Guerre froide. L'ancien représentant permanent des Etats-Unis à l'Onu, John Bolton, estime pour sa part que le régime communiste ne devrait pas être récompensé par "d'énormes livraisons de pétrole". "Cela envoie exactement le mauvais signal à tous les Etats qui souhaitent se doter de l'arme nucléaire à travers le monde", a-t-il déclaré sur CNN.

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