Microsoft ne fait jamais les choses à moitié. Et "Halo 3", son nouveau jeu vidéo, pourrait bien être son arme fatale. Commercialisé mardi aux Etats-Unis et disponible dès le lendemain en Europe, le troisième volet du jeu vidéo de guerre cosmique du géant américain a fait un départ tonitruant, affichant déjà des records de ventes. Pour son premier jour, Halo 3 a ainsi dégagé 170 millions de dollars (120 millions d'euros), bien plus que les 150 millions de dollars prévus.

Il dépasse d'ores et déjà les ventes de lancement de la précédente version "Halo 2", qui s'étaient montées à 125 millions de dollars en une journée en 2004. Et enfonce carrément le record de recettes journalier réalisé dans le monde cinématographique, détenu, avec 59 millions de dollars, par "Spider Man 3". Ce malgré un prix - 60 dollars - bien plus élevé qu'un ticket de cinéma... Il faut dire que le jeu, promu à coups de millions de dollars, est distribué dans 15.000 points de vente dans le monde.

L'essai paraît donc déjà transformé pour Microsoft, qui compte bien sur le troisième opus de sa saga de science-fiction pour doper les ventes de sa console de salon. Le premier éditeur mondial de logiciels, assure d'ailleurs qu'en vingt heures, plus d'un million de joueurs se sont connectés au service en ligne de sa XBox 360. La firme de Bill Gates espère creuser l'écart avec Sony et Nintendo. Sa XBox 360 s'est déjà vendu à plus 11 millions d'exemplaires dans le monde, contre 9,3 millions pour la Wii de Nintendo et 5 millions pour la PlayStation 3 de Sony. Jusqu'à présent, le jeu "Halo" a toujours influencé les ventes de XBox 360. Les ventes de Noël devraient être décisives, alors que certaines estimations donnent la Wii gagnante avec 19 millions d'unités vendues en fin d'année et moins de 17 millions pour la XBox 360.

Mais la suite des péripéties du héros "Master Chief" doit aussi à terme permettre à sa division jeux d'atteindre la rentabilité. Et là, rien n'est encore gagné. Malgré le succès du lancement, "on est encore très loin d'amener la division loisirs de Microsoft à la rentabilité sur l'ensemble de l'exercice, ce qui est selon nous un élément déterminant aux yeux des investisseurs", estime ainsi Andy Miedler, analyste spécialisé d'Edward Jones, cité par l'agence Reuters. Pour autant, fort des 15 millions d'exemplaires vendus des deux premiers épisodes de "Halo", Microsoft reste confiant et espère remettre sa division jeu dans le vert dès la fin de l'exercice en cours.