L'OFCE table sur une croissance mondiale en léger recul à 4,6% cette année

Après une excellente croissance de 5,1% en 2006, l'institut économique table sur une hausse de 4,6% du PIB mondial cette année, notamment en raison du ralentissement modéré à 2% des Etats-Unis. La France est promise à un bel avenir, avec des taux de croissance de 2,3% et de 2,9% pour 2007 et 2008.

L'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), branche économique du centre de recherche de Sciences Po, est serein sur l'économie mondiale. Et ce, malgré des risques comme la multiplication des opérations OTC, qui échappent par définition à tout système financier, le manque d'impact des politiques monétaires avec, pour corollaire, l'absence de corrélation des taux longs avec les taux courts, et enfin, un ralentissement américain plus marqué.

Car si le PIB des Etats-Unis devrait décélérer à 2% seulement en 2007, la crise immobilière restant confinée au marché des "subprimes" (les prêts hypothécaires pour les ménages à risque), il n'est pas exclu que la contagion se répande davantage. En tout cas, a priori, "le ralentissement américain ne devrait pas pénaliser outre mesure la croissance mondiale", attendue à 4,6% cette année après la performance de 5,1% le mois dernier, estime Xavier Timbeau, économiste à l'OFCE.

En zone euro, où l'investissement est reparti partout, le rebond enregistré en 2006, avec une croissance de 2,8%, a enclenché une dynamique vertueuse. "Les taux bas devraient permettre de soutenir le marché immobilier, tandis qu'après l'assainissement budgétaire, les politiques gouvernementales devraient être moins restrictives", indique Xavier Timbeau. C'est d'ailleurs ce qui devrait soutenir la croissance française.

Après une croissance de seulement 2,1% l'an dernier, le PIB de l'Hexagone est attendu en hausse de 2,3 et 2,9% en 2007 et 2008. Soucieux de leur indépendance, les économistes de l'OFCE n'ont pas souhaité se prononcer en faveur de tel ou tel programme de candidat aux élections présidentielles, au contraire de Rexecode. Estimant que le candidat qui faisait de la réduction de la dette sa priorité ayant été écarté au premier tour, il n'y a plus de risque du côté des politiques budgétaires. Ségolène Royal prévoit une hausse des dépenses de 2,2% et Nicolas Sarkozy de 1,8%, tandis que l'OFCE table sur une augmentation de 1,8%. Dans un cas comme dans l'autre, ce soutien budgétaire se trouve donc dans le programme du futur président.

"Ces programmes sont très difficiles à chiffrer", ajoute Jean-Paul Fitoussi, chef économiste à l'OFCE. Par exemple, l'exonération des charges sur les heures supplémentaires proposée par Nicolas Sarkozy implique-t-elle un transfert de la fiscalité vers les heures normales ou est-ce que cela implique qu'il n'y ait pas de versement d'allocation retraite et chômage et donc pas de provision, correspondant à ces heures supplémentaires?

En revanche, l'OFCE se prononce sur les chiffres du chômage. L'institut estime que le calcul du taux de chômage est actuellement entre 0,6 et 0,8 point en deçà de la réalité, car l'Insee aurait revu à la hausse son estimation de population active, compte tenu de nouvelles données en matière de fécondité, immigration, etc...

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