Le deuxième constructeur automobile japonais, Nissan Motor, partenaire de Renault, annonce deux mauvaises surprises ce matin. La première concerne un plongeon de 22,6% de son bénéfice net au troisième trimestre 2006-2007. La seconde, liée à la première, est qu'il lance un avertissement sur résultat pour l'ensemble de l'exercice, renonçant à son objectif de bénéfice net record. C'est le premier revers sérieux infligé à son PDG Carlos Ghosn depuis son arrivée en 1999 à la tête de Nissan.

D'octobre à décembre, Nissan a réalisé un bénéfice net de 104,4 milliards de yens (720 millions d'euros), pour un chiffre d'affaires en hausse de 1,8% à 2.343 milliards (16,24 milliards d'euros) et un bénéfice d'exploitation en repli de 16,6% à 183,1 milliards (1,27 milliard d'euros), selon un communiqué diffusé ce matin.

Pour l'ensemble de 2006-2007, Nissan table désormais sur un recul de 12,6% de son bénéfice net par rapport à 2005-2006, renonçant à son objectif de septième record annuel d'affilée, alors qu'il tablait au départ sur une hausse de 1%.

C'est en raison principalement des mauvais résultats en Amérique du Nord, un marché crucial sur lequel son principal concurrent nippon Toyota réalise de remarquables performances, que Nissan doit cette déconvenue. "Pour la première fois depuis 1999, les risques ont été plus élevés que les bonnes occasions", a reconnu Carlos Ghosn, qui a annoncé son premier avertissement sur résultat depuis son arrivée il y a huit ans à la tête du groupe. Entre octobre et décembre, Nissan a vendu dans le monde 795.000 véhicules, soit 3% de moins qu'un an plus tôt.
C'est surtout l'Amérique du Nord qui a déçu : les ventes en volume y ont décliné de 6,9% pour les neuf mois d'avril à décembre, malgré un léger rebond de 0,9% au troisième trimestre.

A la Bourse de Paris, l'action Renault est affectée par ces annonces. Elle perd 3,97% à 92 euros à l'ouverture.