"Retour en enfer"
John McClane est de retour. Le héros bourru immortalisé par Bruce Willis dans "Piège de cristal" se retrouve comme à son habitude au mauvais endroit au mauvais moment. Après un building, un aéroport ("58 minutes pour vivre") et la ville de New-York ("Une journée en enfer"), ce sont cette fois tous les Etats-Unis qu'il devra sauver d'une menace de terrorisme informatique. Si "Retour en enfer" ne révolutionnera pas le film d'action comme John McTiernan avait su le faire avec le premier et le troisième volet de la série, le réalisateur Len Wiseman ("Underworld") délivre une copie de très bonne facture. On retrouve ici tous les ingrédients qui ont fait le succès des "Die Hard": un humour bien senti, des scènes d'actions époustouflantes (un hélicoptère qui se fait exploser en plein vol par un taxi, il fallait l'inventer!) et un rythme endiablé. Mais le film ne serait rien sans Bruce Willis, parfait en John McClane toujours de mauvaise humeur et totalement blasé par les mésaventures qui ne cessent de l'accabler. Dans la catégorie "blockbuster américain", on ne fait pas mieux.
O. L. F.

"The Bubble"
Après son remarquable "Tu marcheras sur l'eau", l'Israélien Eytan Fox récidive dans les sujets tabous en Israël, et plus encore chez les Palestiniens, traitant cette fois frontalement de l'homosexualité. Ils sont trois, deux garçons gay et une fille à partager un appartement de Tel-Aviv et à vivre comme tous les jeunes gens du monde dans l'insouciance. Militants de la paix, ils veulent organiser une rave party géante et ouverte à tous sur la plage. Jusqu'au jour où l'un des deux garçons, Noam, réserviste, tombe amoureux d'Ashraf, un jeune Palestinien rencontré à un check-point. Coup de foudre réciproque, ce dernier vient vivre parmi ses amis juifs. Doublement clandestin, sans permis de travail et cachant son homosexualité, le jeune homme découvre les délices de la bulle dont parle le titre de film, bulle de plaisir et de bonheur, qui éclate bien vite quand les deux garçons sont pris dans par l'engrenage infernal de la guerre et de la contre-offensive terroriste. Un beau film qu'on pourrait intituler "Roméo et Roméo".

"Delirious"
Qui mieux que Steve Buscemi peut incarner un paparazzo dérangé (ça marche avec toutes les professions)? Univers idéal du conte de fée moderne, c'est à New York que Les Galantine, interprété par l'acteur fétiche des frères Coen, fait d'un jeune sans-abri, Toby, son assistant. Il lui apprend les rouages du métier, de l'art du pique-assiette à celui de franchir ce cercle très serré des "people". Entre l'appartement sordide des bas-fonds de Chinatown de Les et les paillettes de la jet-set, c'est toutes les contradictions de la société new-yorkaise que peint le réalisateur de "ça tourne à Manhattan", Tom diCillo, avec son lot de ratés, de solitude, d'aigreur des uns et d'impossible bonheur des autres. De même que les répliques et les situations, l'histoire toute entière est délirante, le disciple de Les atterrissant par le plus pur hasard dans les bras d'une starlette de la chanson. Un film malin, savoureux.
C.M.

"Je déteste les enfants des autres"
L'actrice Anne Fassio passe derrière la caméra pour cette comédie de saison sur les joies des vacances en communauté. Trois familles, dont deux dirigées par une femme seule, et affublée chacune de deux enfants se retrouvent dans une grande maison louée dans le sud de la France. Bien entendu, les chères têtes blondes (ou brunes) vont s'ingénier à pourrir les vacances des adultes. Lesquels, très immatures, ne font que récolter ce qu'ils ont semé, n'ayant pas su inculquer à leur progéniture le respect des autres. On ne les plaint donc pas, on n'en rit pas non plus tant ils sont pitoyables.
N.T.

"Tenacious D. in the pick of destiny"
Tenacious D. est un groupe de rock formé par deux acteurs, Kyle Glass et Jack Black. Le premier est inconnu en France, le second s'est fait remarquer par le "King Kong" de Peter Jackson. Outre-Atlantique en revanche, ce sont de vraies stars vénérées aussi bien pour leurs chansons que pour leurs comédies. Dans "The Pick of destiny", on les retrouve en sauveurs du rock 'n roll, engagés dans une quête délirante pour retrouver un médiator magique qui selon la légende leur permettrait d'écrire les plus belles chansons du monde. Autant dire qu'on nage en plein délire. A réserver aux fans de l'humour bête et gamin à la "Wayne's World".
O. L. F.

"La traversée du temps"
Plutôt joliment fait, ce film d'animation du japonais Mamoru Hosoda. L'histoire de Makoto, jeune lycéenne comme les autres, un peu garçon manqué, peu intéressée par l'école, qui découvre tout à fait par hasard qu'elle détient la faculté de remonter le temps. Et donc de prévoir avant tout le monde ce qui va se produire. Evidemment la tentation est grande d'user et même d'abuser du procédé. Ce que ne manque pas de faire Makoto, curieuse de connaître l'évolution des ses affaires sentimentales. Mal lui en prendra!
N.T.